INFO BFM BUSINESS. Cure d'austérité pour la division défense et espace d'Airbus

Le nouveau patron des activités spatiales d'Airbus, Alain Fauré, avait prévenu: "Nous travaillons sur un plan de transformation agressif". Dont acte, c'est ce qui doit être présenté aujourd'hui en comité européen.
D'après nos informations, c'est toute la branche Defence & Space d'Airbus qui doit être mise à contribution, avec notamment la volonté du groupe de supprimer jusqu'à 2.500 emplois (1.800 départs à la retraite et 700 suppressions nettes). Il s'agit de trouver plusieurs centaines de millions d'euros d'économies, dont 300 millions uniquement sur la division espace. Une véritable revue de portefeuille va commencer afin de faire le tri entre les activités essentielles et celles qui le sont moins.
D'ailleurs, depuis quelques mois, en particulier dans les activités spatiales, tout est sous coupe réglée. Coup de frein sur les voyages d'affaires, nombreux collaborateurs incités à davantage de mobilité interne, reflexions au sujet du déménagement du site d'Élancourt, en Île-de-France, et ses 2.000 salariés… Sur ce dernier sujet, une source ajoute que le projet est toujours d'actualité.
Pourquoi un plan de transformation?
Après avoir passé plus d'1,5 milliard d'euros de provisions ces derniers mois (600 millions d'euros en 2023 et 989 millions en 2024), Guillaume Faury, le patron d'Airbus, n'a pas d'autre choix que de reprendre les choses en main. Des pertes "inacceptables", avait-il déclaré aux salariés en février dernier.
La branche spatiale d'Airbus, et particulièrement les satellites, fait face à un changement de paradigme. Les gros satellites de télécommunications géostationnaires (à 36.000 kilomètres d'altitude) ne font plus recette. Ils sont progressivement remplacés par des satellites plus petits, plus nombreux, plus rapides à fabriquer et moins chers: les constellations.
Ce mouvement de fond impacte directement des acteurs historiques comme Airbus ou Thales Alenia Space. Le marché se réduit et les groupes se retrouvent de plus en plus en concurrence frontale.
Fusion des activités spatiales de Thales et Airbus?
La feuille de route pour les années à venir, aussi bien pour Airbus que pour Thales Alenia Space, est de monter en puissance dans la fabrication de ces petits satellites, de transformer les chaînes de production, d'accélérer les cadences et d'éviter les doublons.
Pourquoi ne pas fusionner les activités spatiales de Thales Alenia Space et d'Airbus? Pour certains experts, c'est la condition du succès. Un véritable serpent de mer qui ressurgit régulièrement depuis plusieurs annéees. D'ailleurs, en coulisses, les discussions ont repris depuis quelques semaines entre Thales et Airbus.
Bref, mettre en ordre de bataille les acteurs historiques du spatial français. Les préparer pour rivaliser face à SpaceX. L'Américain, qui a remporté la bataille des lanceurs, est déjà très en avance dans la course aux satellites.