Crash du Boeing 787 d'Air India: l'Inde ordonne à ses compagnies aériennes de vérifier les commutateurs de carburant des Boeing

L'autorité indienne de régulation de l'aviation a ordonné lundi aux compagnies aériennes indiennes d'examiner les commutateurs de carburant des avions Boeing, y compris les modèles 787 et 737, afin de vérifier si leur mécanisme de verrouillage ne présente pas de dysfonctionnement.
La Direction générale de l'aviation civile a indiqué qu'elle avait émis cet ordre après que plusieurs compagnies aériennes indiennes et internationales ont commencé à inspecter elles-mêmes les commutateurs de carburant.
Reuters a précédemment rapporté qu'Air India Group avait commencé à inspecter les commutateurs de carburant de ses Boeing 787 et 737 au cours du week-end et n'avait pas encore découvert de problèmes.
Un avis émis en 2018 par l'administration fédérale américaine de l'aviation (FAA) recommandait, sans toutefois l'imposer, aux exploitants de plusieurs modèles Boeing, dont le 787, d'inspecter le dispositif de verrouillage des interrupteurs de coupure de l'alimentation en carburant afin de s'assurer qu'ils ne pouvaient pas être déplacés accidentellement.
Brusque perte de puissance
Le rapport préliminaire sur l'accident d'Air India indique que la compagnie aérienne n'a pas effectué les inspections suggérées par la FAA, car l'avis de 2018 de la FAA n'est pas une obligation.
Dans ce premier rapport publié ce samedi 12 juillet, le Bureau indien d'enquête sur les accidents aériens (AAIB) a révélé que l'alimentation en kérosène des deux réacteurs de l'avion avait été interrompue juste après son décollage d'Ahmedabad.
Cette coupure des interrupteurs a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l'avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l'aéroport en causant 260 morts. Le document de l'AAIB ne tire pour l'heure aucune conclusion ni ne pointe aucune responsabilités.
Pour autant, cette coupure des interrupteurs ne peut être accidentelle puisqu'il faut trois actions manuelles pour déverrouiller et passer en mode "OFF" ces interrupteurs.
Deux associations de pilotes de ligne indiens ont vivement rejeté ces résultats préliminaires, qui suggèrent la possibilité d'une erreur humaine. "Nous avons le sentiment que l'enquête suit une piste qui présume la responsabilité des pilotes et nous nous y opposons fermement", a réagi l'Association des pilotes de ligne indiens (Alpa).