Avions: le chinois Comac espère que son C919 obtiendra sa certification européenne cette année

Le constructeur d'État chinois Comac (Commercial Aircraft Corporation of China) va-t-il finir par bousculer le duopole Airbus/Boeing dans le ciel mondial?
L'industriel rêve en tout cas d'expansion. Il vise notamment une certification européenne de son C919 dès cette année, a déclaré Yang Yang, directeur général adjoint du centre de marketing de la société, au site d'information Jiemian, rapporte Reuters.
Les certificats de navigabilité internationaux (auprès notamment de l'EASA en Europe) sont indispensables pour entrer sur le marché mondial.
Grosses commandes domestiques
Rappelons que le C919 se positionne comme le Boeing 737 et l'Airbus A320 dans le juteux marché des mono-couloirs. C'est un appareil court-moyen courrier capable de transporter 158 à 174 passagers sur 4075 kilomètres. C'est le premier avion de ligne de conception et de fabrication chinoise même s'il emporte encore beaucoup de composants occidentaux comme les moteurs fournis par CFM (Safran et GE).
Il profite dans son marché domestique de solides commandes. Air China a par exemple officialisé son intention d'acheter 100 C919, pour une valeur au prix catalogue de 10,8 milliards de dollars.
En septembre 2023, c'est China Eastern Airlines qui avait annoncé une commande 100 avions C919.
Profiter de la demande mondiale massive
Mais l'industriel entend bien profiter de la demande massive des compagnies aériennes occidentales, alors que Boeing et Airbus peinent à augmenter leur cadence de production, entraînant d'importants retards de livraison. De quoi provoquer la colère de leurs clients. Selon certains experts internationaux, Comac pourrait ainsi tirer son épingle du jeu dans les années qui viennent.
Mais l'industrie aéronautique chinoise suscite encore de la frilosité. Shukor Yusof du cabinet de conseil Endau Analytics, basé à Singapour, estime que "le 'made in China' est encore stigmatisé dans l'industrie, même si la Chine est aujourd'hui leader mondial sur le marché des véhicules électriques", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Il faudra du temps pour que le C919 soit commandé par un grand transporteur", a-t-il ajouté, même si "la question est de savoir quand, et non pas si une compagnie aérienne de premier plan achètera un avion commercial fabriqué en Chine".
Exemple avec la très puissante United Airlines. Si la compagnie américaine plaide pour l'émergence d'un troisième acteur, la possibilité chinoise ne fait pas encore l'unanimité. John Kirby son président a ainsi jugé "peu probable" que Comac compense à court terme les difficultés d'Airbus et Boeing.