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Activité dans la zone euro: l'économie termine 2024 dans un état fragile

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L'indice composite définitif des directeurs d'achat (PMI) de la zone euro a augmenté à 49,6 en décembre. Il reste inférieur à la barre des 50 qui sépare la croissance de la contraction.

L'économie de la zone euro a terminé l'année 2024 dans un état fragile, selon une enquête publiée lundi et traduisant une deuxième contraction mensuelle consécutive de l'activité globale en décembre alors que la modeste reprise des services n'a pas permis de compenser le ralentissement plus profond de l'industrie manufacturière.

L'indice composite définitif des directeurs d'achat (PMI) de la zone euro, compilé par S&P Global, a augmenté à 49,6 en décembre par rapport à 48,3 en novembre. En raison des fêtes de fin d'année, les données ont été recueillies plus tôt que d'habitude, l'enquête ayant été menée du 5 au 18 décembre.

Ce chiffre est légèrement supérieur à l'estimation préliminaire de 49,5, mais reste inférieur à la barre des 50 qui sépare la croissance de la contraction.

L'indice principal a été stimulé par le secteur des services, dont l'indice PMI a rebondi au-dessus du seuil d'équilibre à 51,6 contre 49,5 en novembre, mais il a été affaibli par un déclin plus marqué de l'activité industrielle.

"Les données PMI de décembre ne constituent pas exactement une base fantastique pour un boom du secteur des services en 2025, mais au moins les affaires entrantes ont cessé de chuter et le déclin des carnets de commandes s'est atténué", a déclaré Cyrus de la Rubia, économiste en chef à la Hamburg Commercial Bank.

Les services échapperont aux droits de douane américains

"Les prestataires de services peuvent s'estimer heureux car, contrairement aux fabricants, ils ne sont pas directement touchés par la menace des droits de douane américains. Dans l'ensemble, ils devraient contribuer à ce que la faiblesse de l'industrie n'entraîne pas l'ensemble de l'économie dans sa chute en 2025."

Un indice mesurant les nouvelles activités de services, un indicateur de la demande, a retrouvé le chemin de la croissance après trois mois de baisse. Il était de 50,2 en décembre, contre 48,1 en novembre.

Et ce, malgré une hausse des prix globaux facturés, les entreprises ayant tenté de compenser une augmentation plus forte des coûts des intrants. L'indice composite des prix à la production est passé de 51,9 à 52,5, son plus haut niveau depuis quatre mois.

"Lors de la conférence de presse (de décembre) de la Banque centrale européenne (BCE), la présidente Christine Lagarde a réaffirmé que l'inflation des services était encore trop élevée.

L'enquête PMI de décembre pour le secteur des services le confirme", a déclaré Cyrus de la Rubia.

"Pour la politique monétaire, cela signifie que la banque centrale devrait rester prudente et ne procéder qu'à de légères réductions des taux d'intérêt au premier trimestre 2025."

France: nouveau recul de l'activité en décembre

L'activité du secteur privé a continué de reculer en décembre en France pour le quatrième mois consécutif mais elle s'est redressée par rapport au plus bas de dix mois enregistré en novembre, selon l'indice PMI publié lundi par l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB).

L'indice composite s'est établi à 47,5 en décembre, contre 45,9 en novembre, en amélioration mais toujours en zone négative: un indice inférieur à 50 signale une contraction de l'activité.

Après une légère progression en novembre, l'emploi a reculé dans le secteur privé. Cette baisse des effectifs, bien que modérée, a été la plus marquée depuis octobre 2020 et a concerné à la fois l'industrie et les services. Dans le seul secteur des services, l'emploi a reculé pour la première fois depuis quatre ans. Certaines entreprises ont fait état de licenciements mais la plupart ont mentionné le non-remplacement de départs volontaires ou le non-renouvellement de contrats à durée déterminée.

OC avec Reuters et AFP