En Italie, un boycott des pâtes face à l'inflation

Des acheteurs en colère, prêts à renoncer à un de leurs aliments préférés. C'est ce qui s'est brièvement passé cette semaine en Italie, où une association de consommateur avait appelé à un boycott national des pâtes vendus en supermarché pendant une semaine, du 22 au 29 juin.
Une grève finalement arrêtée au premier jour de l'opération, comme l'explique l'association sur sa page Facebook. Sa menace de boycott aurait déjà eu des effets, avec un prix des pâtes passé sous les 2 euros le kilo, avec parfois une baisse de plus de 20 centimes, souligne son communiqué.
Un prix "disproportionné par rapport aux coûts de production"
"La grève a(vait) pour objectif de voir si le maintien des pâtes dans les rayons fera baisser les prix", a expliqué Furio Truzzi, président de l'association Assoutenti cité par Euronews, soulignant que "le prix des pâtes est absolument disproportionné par rapport aux coûts de production".
Alors que les prix des denrées alimentaires sont orientés à la baisse depuis un certain temps, y compris le blé pour la farine utilisée pour faire les pâtes, l'association dénonce la "cupidité" de la grande distribution et des industriels.
Des fabricants qui se défendent en affirmant qu'ils doivent aussi répercuter la hausse des prix de l'énergie, des transports et des salaires.
Un budget courses en hausse de 12% pour les familles
En avril dernier, on estimait que le prix des pâtes en Italie avait augmenté de 17% sur un an, notait un article de La Presse, qui rappelait au passage qu'un Italien consomme en moyenne 23 kg de pâtes par an.
L'association Assoutenti avait d'ailleurs noté des hausses parfois plus fortes dans certaines régions: avec jusqu'à +50% à Modène, en Émilie-Romagne. De quoi provoquer une réunion d'urgence du cabinet de la présidente du Conseil Giorgia Meloni.
Mais seul un suivi en temps réel du prix de ces denrées avait été annoncé à cette occasion. Or, les associations de consommateurs réclamaient davantage, d'où cet appel à cette grève des pâtes.
Assoutenti estime que les familles italiennes de quatre personnes dépensent en moyenne 915 euros de plus par an en courses, soit une augmentation de près de 12%, pour un total de 7690 euros