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Covid-19: les citadins délaissent les transports collectifs pour la marche ou le vélo

La rue de Rivoli à Paris, désormais réservée aux vélos, le 19 mai 2020

La rue de Rivoli à Paris, désormais réservée aux vélos, le 19 mai 2020 - THOMAS COEX © 2019 AFP

Selon l'étude de l'Observatoire des mobilités émergentes, les citadins délaissent les transports en commun pour la marche ou le vélo par crainte de croiser ceux qui ne respectent pas les mesures barrières.

Métro, boulot dodo, la formule est de moins en moins vrai, en tout cas pour le métro. Par crainte d'attraper le Covid-19, de plus en plus de citadins fuient autant que possible les transports en commun, qu'il s'agisse du métro ou du bus.

Ce constat provient de la dernière étude sur les habitudes de déplacement des Français dévoilée le 19 janvier par l'Observatoire des mobilités émergentes*. Elle a été réalisée par l'Obsoco (Observatoire société et consommation) et le cabinet d'étude Chronos.

Ainsi, dans les villes, 60% des habitants préfèrent marcher ou pédaler pour ne pas risquer de côtoyer les usagers. L'enquête avance même que 52% de ceux qui délaissent les transports en commun craignent de croiser ceux qui ne respectent pas les mesures barrières.

Alors que la marche et le vélo progressent, respectivement de 22 et 6%, l'ensemble des modes de transports collectifs reculent. D'abord les transports en commun (bus, métro et RER) avec un recul de 10%, mais aussi les taxis (-5%), le covoiturage (-5%) et les VTC (-3%).

La voiture devance la marche parmi les moyens de transport les plus utilisés. Avec la crise sanitaire, le vélo se hisse au niveau des transports en commun.
La voiture devance la marche parmi les moyens de transport les plus utilisés. Avec la crise sanitaire, le vélo se hisse au niveau des transports en commun. © Obsoco

Par contre, l'usage de la voiture, autre mode de déplacement en solo augmente de 3%. "Après plusieurs années de recul, la voiture semble conjoncturellement répondre aux risques (sanitaires) et aspirations (de liberté) suscitées par la crise", indiquent les auteurs de l'étude.

Deux roues motorisés ou non en forte hausse

Rien dans cette étude sur l'usage des motos et scooters. Mais selon les constructeurs, les ventes ont connu des rebonds dès la fin du premier confinement. Elles ont progressé de 37% en juin, puis 26% en juillet. Au mois d'août, les immatriculations ont atteint 15.168 unités contre 13.156 d’août 2019, soit une progression de 15,3%, selon le cabinet AAA Data.

En forte hausse les deux-roues accessibles avec un permis B (et une formation de 7 heures). Les ventes de 125 cc ont grimpé de 42% en juin, de 38% en juillet, de 17% en août et de 13% en septembre.

Reste que ces chiffres sont très en deçà des achats de vélos. En 2020, Obsoco indique que 3,4 millions de personnes ont investi dans un vélo dont un million dans un vélo électrique. En 2019, les professionnels du cycle prévoyaient d'atteindre ces scores en 2024 ou 2025.

Et si 2020 a été une très bonne année, 2021 sera "très bien" selon Jérôme Valentin, patron de Cycleurope et président de l'Union sports et cycles. Habituellement, le marché du vélo progresse d'environ 10% par an mais entre le mois de mai et le mois de juin 2020, les ventes ont bondi de 117%.

"Le trafic vélo a augmenté de 50% par rapport à la période pré Covid, nous allons mettre 750 millions d'euros d'argent public ces prochaines années pour faire émerger de nouvelles pistes cyclables de manière à aider les collectivités", indiquait récemment sur BFMTV Jean-Baptiste Djebbari, ministre des transports.

* L’Observatoire des mobilités émergentes s'appuie sur une enquête en ligne auprès d’un échantillon de 4500 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 à 75 ans. L’enquête a été menée du 21 au 29 octobre 2020, soit juste avant la mise en oeuvre du reconfinement. 

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco