BFM Business
Vie de bureau

Stress, fatigue et colère: les salariés français parmi les moins "engagés" en Europe

placeholder video
La dernière étude mondiale "State of a Global Workplace" de Gallup sur l'engagement des salariés dans leur entreprise confirme une tendance observée depuis plusieurs années en France.

La motivation des salariés français reste une des plus faibles d'Europe. C'est la conclusion de l'édition 2025 de l'étude mondiale "State of a Global Workplace" de Gallup* sur l'engagement des salariés dans leur entreprise (avec plus de 200.000 travailleurs interrogés).

C'est même la cinquième année consécutive que la France se retrouve en bas de classement avec un taux d'engagement de seulement 8%, contre une moyenne mondiale de 21% (-2 points sur un an) et de 13% au niveau européen. Seule la Croatie fait moins bien (7%).

À l'inverse, 74% des salariés français se disent "désengagés" dans leurs missions dont 18% "activement" contre 62% et 17% au niveau mondial.

Quiet quitting

Ce désengagement, également appelé "quiet quitting" en Amérique du Nord, se traduit par une motivation au plus bas et une propension à n'assurer qu'un service minimum dans ses missions. Une tendance qui semble progresser depuis la crise du Covid et alimentée par un contexte mondial anxiogène.

Les salariés français (38%) se disent ainsi victimes d'un stress important au quotidien, ce qui les place au 19e rang européen (plus le classement est bas, plus les salariés sont stressés). 19% indiquent même même être en colère la plupart du temps (9e rang en Europe), 18% se disent "tristes" au travail et 17% se sentent seul (7e place en Europe).

Les travailleurs français sont malgré tout 41% à déclarer s'épanouir dans leur vie contre 33% à l'échelle mondiale. Le pays se classe au 24e rang européen pour ce critère, très loin derrière la Finlande (81%) ou même la Belgique (59%).

La Roumanie, championne de l'engagement

Conséquence, ils sont 51% de salariés Français à considérer que c'est le bon moment pour changer de job et 29% cherchent "activement". Un taux majoritaire mais très inférieur à de nombreux voisins: 87% des salariés néerlandais estiment que c'est le bon moment, 72% en Allemagne, 69% en Belgique…

En Europe, c'est en Roumanie où l'engagement des salariés est le plus élevé (35%) devant l'Albanie (29%) et le Kosovo (25%). Suivent la Suède, l'Estonie et l'Islande (24%), puis Malte.

Chypre réussit l'exploit de concentrer le plus de salariés stressés (65%), en colère (49%), tristes (35%) et se sentant seuls (25%). Logiquement, les salariés de l'île coupée en deux sont seulement 20% à s'épanouir dans leur vie, au 38e et dernier rang européen.

*Les chiffres du rapport ont été récoltés entre avril 2024 et mars 2025 auprès de 227.347 salariés dans 160 pays, soit environ 1.000 personnes par pays. La collecte s'est faite à travers des entretiens téléphoniques ou en face-à-face sauf en Chine (formulaire en ligne).

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business