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Pour compter les heures de travail, la pointeuse est loin d'être passée de mode

A travers le monde, la pointeuse a encore sa place dans 19% des entreprises.

A travers le monde, la pointeuse a encore sa place dans 19% des entreprises. - Jack Guez - AFP

En Europe, de nombreuses entreprises utilisent un fichier Excel ou un badge pour noter les horaires de travail de leurs salariés. Malgré son côté désuet, la pointeuse est encore utilisée par 2 entreprises françaises sur 10 où le temps de travail est enregistré, et près d'un tiers des entreprises allemandes.

Pour de nombreux salariés, enregistrer son heure d'arrivée le matin en arrivant au boulot et faire de même le soir en partant est une obligation, notamment pour obtenir le rattrapage ou le paiement des heures supplémentaires.

En Europe, les entreprises restent encore très traditionnelles dans les moyens de pointage mis en place, selon une enquête réalisée par Pronote et SD Worx (1). L'utilisation d'un fichier Excel, où chacun note ses horaires, est le système le plus répandu. C'est en Allemagne (28%) qu'il est le plus utilisé, suivi par la France (26%) puis la Belgique (22%).

Le badge à présenter à chaque entrée et sortie est lui aussi bien implanté dans les entreprises qui mesurent les temps de travail de leurs salariés. C'est dans les Pays-Bas qu'il est le plus fréquent (29%), suivi par la France (27%) mais aussi en Belgique (22%). Il en revanche peu utilisé en Allemagne (16%).

Pro Time& SD Work
Pro Time& SD Work © -

Mais la surprise de cette enquête est la persistance de la traditionnelle pointeuse, soit mécanique, soit sous la forme d'un horodateur. Elle est utilisée par 31% des entreprises allemandes mesurant le temps de travail de ses salariés. Elle a encore de nombreux adeptes en Belgique (22%), au Royaume-Uni (20%) et aussi en France (19%). A travers le monde, la pointeuse a encore sa place dans 19% des entreprises.

Autre système d'un autre temps: la simple feuille de papier, où un responsable ou un salarié note ses heures de présence. C'est le Royaume-Uni qui utilise le plus ce mode (22%), suivi par la Belgique (14%). Dans l'échantillon analysé, la France est le pays qui y a le moins recours (6%).

La biométrie freinée par le RGPD

Pourtant, il existe des moyens de contrôle beaucoup plus innovants, comme celui basé sur une application de géolocalisation installée sur le smartphone ou bien la biométrie. Leur développement est encore embryonnaire. En France, seulement 6% des entreprises ont recours à la géolocalisation, les Pays-Bas sont les plus en pointe (15%).

Quant aux système utilisant les empreintes digitales ou le scan rétinien, seule 2% des entreprises françaises s'en sont dotées, un chiffre dans la lignée de la moyenne mondiale (2,5%). Mais plus qu'une frilosité vis-à-vis des nouvelles technologies, c'est la protection des données qui freine son développement.

"L'utilisation limitée est due au RGPD. En termes simples, toute atteinte à la vie privée doit être aussi limitée que possible afin d'atteindre l'objectif visé. Les données biométriques sont très sensibles, bien plus qu'un badge ou une connexion électronique par exemple", explique Jean-Marie Mozziconacci, Managing Director de SD Worx France.

(1) L'enquête en ligne a été réalisée auprès de 502 professionnels en Belgique, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. L’échantillon de travailleurs retenu est représentatif des marchés de l’emploi locaux et présente la même composition que la population active des pays.