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Un conseiller France Travail convoqué après des messages déplacés à une demandeuse d'emploi

Une femme passe devant le logo de France Travail, le nouvel opérateur de service public de l'emploi, à Paris le 3 janvier 2024.

Une femme passe devant le logo de France Travail, le nouvel opérateur de service public de l'emploi, à Paris le 3 janvier 2024. - Ludovic MARIN / AFP

Une jeune femme demandeuse d'emploi en Seine-et-Marne raconte avoir reçu des messages inappropriés de la part d'un conseiller France Travail, alors qu'elle réclamait l'annulation d'un trop-perçu jugé injustifié. Selon nos informations, ce dernier va être convoqué par la direction afin de "s'expliquer sur ses agissements".

Un conseiller France Travail de l'agence de Pontault-Combault (Seine-et-Marne) est sur le point d'êre convoqué par sa direction après avoir été accusé d'avoir envoyé des messages à caractère inapproprié à une demandeuse d'emploi, a appris BFMTV.com ce jeudi 7 novembre.

Au cours des mois de septembre et octobre dernier, cet homme est soupçonné de s'être approprié le dossier d'une demandeuse d'emploi d'une vingtaine d'années dont il n'était pas le conseiller attitré. France Travail confirme que cet individu va être convoqué par les ressources humaines de manière à "s'expliquer sur ses agissements", et qu'en fonction, toutes les mesures disciplinaires seront prises.

Des mails envoyés avec sa boîte mail personnelle

La jeune femme raconte à BFMTV.com que le comportement de ce conseiller est devenu "étrange" en 29 septembre dernier, après un échange téléphonique "décontracté mais ordinaire" avec lui au sujet d'un trop-perçu d'une centaine d'euros jugé injustifié. Au cours de cet entretien, cet homme lui demande de lui envoyer un certain nombre de justificatifs sur sa boîte mail personnelle.

Une requête à laquelle répond d'abord favorablement la jeune femme, sans se douter que les messages de ce dernier vont vite devenir inappropriés. À la suite de la conversation téléphonique, celui-ci a ainsi commencé à lui envoyer des mails inopportuns assimilables à de la drague, vantant notamment la voix de son interlocutrice.

"Je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête mais au vu de la teneur des messages, je pense que ce n'était pas la première fois", explique cette demandeuse d'emploi.

Agacée et perplexe, la jeune femme fait part de la situation à son petit-ami, qui décide immédiatement d'envoyer un mail de mise en garde à ce conseiller au comportement déplacé. "À partir du moment où mon copain lui a envoyé le mail, je n'ai plus jamais eu de nouvelles de lui", raconte la Seine-et-Marnaise.

"Tout ça parce que je ne suis pas rentrée dans son jeu"

Cette femme, qui a souhaité rester anonyme par crainte de représailles, a signalé ces agissements à la direction de l'agence le 3 octobre dernier mais cet agent était selon elle toujours en poste ces dernières semaines. Elle raconte que des collaborateurs de cette agence locale à qui elle se serait confiée lui auraient fait part de précédents comportements problématiques de la part de ce conseiller.

"Le pire c'est que naïvement, j'ai pensé qu'il ferait son travail malgré cet incident et qu'il ferait ce dont on s'était parlé. Sauf que depuis, c'est silence radio de sa part. Le trop-perçu de 183 euros qu'il s'était engagé à faire disparaître puisqu'il était injustifié est aujourd'hui toujours d'actualité sur mon compte..."

"Tout ça parce que je ne suis pas rentrée dans son jeu", déplore la jeune femme, qui a d'abord pris la parole sur les réseaux sociaux afin de dénoncer cet abus de position. Je ne sais pas ce qui se serait passé si j'avais continué à lui répondre... Moi je ne me suis pas laissée avoir, mais qu'en est-il d'autres gens dans une situation plus précaire ou vulnérable que moi?", s'interroge-t-elle.

"Là il avait mon adresse, il sait ce que je gagne par mois, il a tout. Je trouve ça grave", s'inquiète encore cette femme.
Jeanne Bulant Journaliste BFMTV