Sports d'hiver, Pères Noël, restauration: les saisonniers manquent à l'appel cet hiver

Serveurs, cuisiniers, responsables de boutique, perchistes, femmes de chambre, Pères Noël... De nombreux secteurs sont confrontés à une pénurie de travailleurs "de saison" pour cet hiver. Un manque de main d'oeuvre qui s'observe notamment à la montagne où près de 80.000 saisonniers sont habituellement recrutés chaque année pour permettre aux vacanciers de venir s'y ressourcer.
Dans la station savoyarde de Valmorel, les premiers skieurs doivent arriver dans un peu plus d'une semaine. Mais, malgré l'ouverture qui approche, certains commerces ne sont pas encore prêts. Samuel Crendal, un gérant de bar et de restaurants de la station n'a trouvé ni DJ, ni portier pour son établissement. "Je ne me vois pas faire une saison sans DJ", s'inquiète-t-il. Et il n'est pas le seul dans ce cas.
De meilleures conditions de travail recherchées
La pandémie de Covid 19 a entraîné la fermeture quasi-totale des domaines skiables fin 2020. Un arrêt forcé de travail pour des milliers de saisonniers qui en a encouragé une partie à se reconvertir. Ceux qui sont restés dans la profession, quant à eux, cherchent à travailler dans de meilleures conditions.
"Maintenant ils sont assez pointilleux sur le logement surtout, sur le salaire aussi", témoigne Dominique Kremer, un autre commerçant de Valmorel. "Il veulent un logement seul, de telle surface", poursuit-il.
Sur les 80.000 saisonniers recrutés chaque année dans les stations de sport d'hiver, il reste encore aujourd'hui plusieurs milliers d'offres non pourvues pour cet hiver.
Une pénurie de Pères Noël
Mais ce constat va bien au-delà des stations de sports d'hiver. Dans les grands magasins aussi, certains contrats de saison, habituellement prisés, ne trouvent plus preneurs. L'entreprise Père Noël chez moi, qui propose des prestations d'hommes en rouge et blanc à domicile ou en milieux professionnels, n'a par exemple pas réussi à pourvoir tous ses postes.
"Il nous manque cinq Pères Noël", déplore Sylvain Cadiot, son directeur associé auprès du Parisien. "Mine de rien, cela représente environ 25 % de la masse salariale totale. Nous avons dû refuser, et c’est encore le cas, de nombreuses prestations", poursuit-il.
L'hôtellerie-restauration à la peine
Il s'agit pourtant, selon le dirigeant, "d'un petit boulot de fin d’année qui paie bien: le salaire va de 27 euros brut de l’heure, soit plus de deux fois le smic, et jusqu’à 55 euros brut selon la mission".
Interrogée par le quotidien, la plateforme de mise en relation entre salariés et recruteurs StaffMe affirme que les plus gros besoins en main d'oeuvre s'observent dans le secteur de l'hôtellerie-restauration.
"Les offres ont augmenté de 60% entre septembre et aujourd’hui", détaille la société.
Mais les candidats se font rares. Pourvues à 90% en septembre, seules 67% des offres de travail en restauration ont trouvé chaussure à leur pied depuis le 15 novembre.