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Emploi

Pôle emploi visé par une plainte pour homicide involontaire et harcèlement

Pôle emploi est visé par une information judiciaire depuis juillet (image d'illustration)

Pôle emploi est visé par une information judiciaire depuis juillet (image d'illustration) - Loïc Venance - AFP

À la suite d'un dépôt de plainte du syndicat CFTC-Emploi et de deux particuliers, une information judiciaire a été ouverte en juillet 2014 à l'encontre de Pôle emploi.

Pôle emploi dans le viseur de la justice. Selon le site franceinfo, l'organisme public fait l'objet depuis l'été 2014 "d'une information judiciaire pour harcèlement moral, mise en danger délibérée de la personne d'autrui, non-assistance à personne en danger, homicide involontaire et conditions de travail contraires à la dignité de la personne".

Cette procédure est initiée à la suite d'un dépôt de plainte conjoint de la CFTC-Emploi et des parents d'Aurore Moësan, une conseillère Pôle emploi qui s'est suicidée, à l'âge de 32 ans, en octobre 2012 à son domicile. 

Dans ce dossier, en cours d'instruction, les plaignants -constitués partie civile- ne cherchent pas uniquement à faire reconnaître la responsabilité de l'employeur dans la mort d'Aurore Moësan. Ils entendent alerter sur le mal-être profond qui ronge les agents Pôle emploi depuis la création de l'établissement.

"Des suicides, il y en aura d'autres à Pôle emploi" 

"Les conditions de travail ne cessent de se dégrader au point de devenir dangereuses pour la santé des agents", indiquent-ils auprès de franceinfo. Selon eux, "plus de 17 suicides auraient une origine professionnelle" depuis le rapprochement initié en 2008 entre l'ANPE et l'Assédic. 

"À chaque fois qu'il y avait un suicide, il ne fallait pas en parler. C'était très compliqué de diligenter des enquêtes CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, ndlr). La direction avançait les problèmes personnels des agents en question", témoigne sur franceinfo, sous couvert d'anonymat un syndicaliste travaillant chez Pôle emploi.

Lorsque "nous avons abordé les suicides et les difficultés du personnel [la direction] a indiqué que "des suicides, il y en aura d'autres à Pôle emploi'", ajoute ce responsable syndical. 

Cette dossier touchant Pôle emploi n'est pas sans rappeler une situation qui a marqué, par le passé, des entreprises comme Renault ou France Telecom. Dans le cas de cette dernière affaire, neuf ans après les premières plaintes, un procès devrait prochainement s'ouvrir. L'ex-PDG, Didier Lombard et l'entreprise étant renvoyés pour "harcèlement moral" tandis que six autres cadres sont poursuivis pour "complicité" de harcèlement moral au travail. 

A.M.