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Pôle emploi songe à créer une "armée de réserve" de travailleurs pour les secteurs "en tension"

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L'opérateur public souhaiterait constituer un vivier de demandeurs d'emploi disponibles rapidement afin de pourvoir des postes dans les secteurs présentant des difficultés de recrutement.

Face aux difficultés de recrutement, Pôle emploi planche sur la constitution d'un "vivier" de demandeurs d'emploi employables rapidement dans les secteurs les plus "en tension" dans chacune de ses quelques 900 agences, selon des documents internes consultés jeudi par l'AFP.

Dans ces documents, initialement dévoilés par Mediapart, l'opérateur public évoque la mise en place d'"un vivier de candidats motivés et prêts à l'emploi ou susceptibles de l'être moyennant une action rapide d'adaptation".

Une mise en œuvre dans dix jours évoquée

Concrètement, un document daté du 25 août identifie 23 métiers comme "particulièrement en tension", c'est-à-dire "générant un nombre d'offres d'emploi significatif sans susciter des candidatures en nombre suffisant". Ces métiers, constituant "un cadre a minima" qui pourra être complété, sont répartis dans trois secteurs (hôtellerie/restauration, santé/social et transport) et vont de cuisinier à infirmier en passant par livreur.

Le document évoque une "mise en oeuvre opérationnelle" du plan à la date du 19 septembre. A cette date, un portefeuille de suivi de 150 à 200 candidats sera crée dans chaque agence.

1,4 milliard d'euros déjà débloqués pour la formation

Sollicité par l'AFP, Pôle emploi a indiqué qu'il s'agissait d'un "document de travail", se refusant à tout commentaire. Du côté des syndicats de l'opérateur, Michel Breuvart (SNU-FSU, 2e syndicat) déplore que cela "accrédite une nouvelle fois dans l'opinion publique l'idée qu'un certain nombre de demandeurs d'emploi se complait dans le chômage alors que des postes restent vacants".

"Aucune leçon n'est tirée de la crise Covid qui a vu des milliers de travailleurs dans ces secteurs d'activités se détourner de ces métiers car premières victimes de la crise sanitaire", ajoute-t-il, pointant "des conditions de travail souvent désastreuses dans ces secteurs".

Le gouvernement avait lancé à l'automne 2021 un plan de réduction des tensions de recrutement, passant notamment par le déblocage de 1,4 milliard d'euros, pour former davantage de salariés et demandeurs d'emploi. Depuis, le nouveau ministre du Travail Olivier Dussopt a indiqué vouloir "accentuer" les efforts.

TT avec AFP