Pénibilité dans la fonction publique: les salariés des hôpitaux sont les plus concernés

Selon une enquête du ministère du Travail, 58 % du personnel hospitalier souffre d'un manque de reconnaissance et 35 % de situation de tension et de pression au travail. - Anne-Christine Poujoulat-AFP
Alors que la prise en compte de la pénibilité au travail est au coeur des négociations en cours entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur la réforme des retraites, une étude du ministère du Travail alimentera le débat.
L'enquête Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels (Sumer) de 2017, qui vient d'être publiée, cartographie les différentes expositions professionnelles des salariés (contraintes physiques et organisationnelles, exposition aux agents biologiques et nuisances chimiques, risques psychosociaux). Il en ressort notamment que la fonction publique hospitalière s'avère particulièrement exposée, comparativement aux autres catégories de fonctionnaires (ceux employés par État et dans les collectivités locales) et même aux salariés du secteur privé.

Sur le 1,189 million de salariés employés dans ce versant de la fonction publique, 53,5% sont confrontés à de la manutention manuelle de charges (contre 34,3% pour l'ensemble des autres salariés). Le travail en position debout concerne 65,8% (dont 31,8% durant plus de dix heures par semaine) des personnels hospitaliers contre 48,7% pour l'ensemble des autres populations salariés. C'est le cas aussi des contraintes posturales rachidiennes (41,5% contre 35,5%). Bien évidemment, l'exposition aux agents biologiques, inhérente aux métiers à hôpital, concerne 72,8% de ces personnels (contre 24,9% sur l'ensemble des salariés).
L'exposition aux risques dits "psychosociaux" a été également quantifiée. Dans la fonction publique hospitalière, on souffre d'un manque de reconnaissance (57,7% contre 50,6% pour l'ensemble des autres salariés), d'une forte "demande psychologique" couplée à une faible "latitude décisionnelle" se traduisant par une forte pression (35% contre 26,9%) et des comportements hostiles (18,5% contre 16%).
En revanche, ils sont moins exposés que les autres salariés à l'atteinte d'objectifs chiffrés et précis (14,1% contre 26,5% pour l'ensemble des autres salariés) et à une surveillance permanente de la hiérarchie (19,9% contre 23,6%).