Particulièrement recherchés, les commerciaux devraient voir leurs salaires bondir cette année

Une étude montre que cette profession, comme beaucoup d'autres, sont en position de force face aux recruteurs.

Si les cadres sont devenues une denrée rare pour les entreprises, les commerciaux sont également très recherchés et cette tension n'est pas récente. De quoi faire progresser leurs salaires cette année affirme une étude* menée pour Uptoo, un spécialiste du recrutement en ligne.

Si les rémunérations moyennes des commerciaux n'ont pas augmenté en 2021 (dans 71% des entreprises selon la Dares), "grâce à la reprise économique et la pénurie de talents, les commerciaux - qu’ils soient en poste ou candidats - se trouvent en position de force, si bien qu’ils devraient bénéficier de revalorisations salariales", peut-on lire.

Toujours selon cette étude, le salaire moyen d’un commercial s’élevait à 51.000 euros brut, celui d'un débutant à 38.000 euros et celui d’un confirmé avoisinait les 66.000 euros. Ces montants additionnent part fixe et part variable.

51.000 euros brut par an: le salaire moyen des commerciaux

Et comme la vente est de plus en plus délaissée par les jeunes diplômés, les salaires montent rapidement, allant ainsi de 30.000 à 40.000 euros en sortie d’école.

C'est en Île-de-France que les salaires sont les plus élevés avec 52.000 euros et en Nouvelle-Aquitaine qu'ils sont les moins élevés avec 46.000 euros en moyenne.

Rémunérations des commerciaux selon les régions (en milliers d'euros) © Uptoo

Evidemment, les augmentations ne seront pas de la même ampleur partout. "La plupart des plus petites entreprises ne seront pas en mesure de s’aligner à la hausse et vont donc devoir avoir recours à d’autres solutions pour attirer les talents. Elles devront d’une part veiller aux processus de recrutement (à peine 28% des candidats se disent prêts à aller jusqu'à 3 entretiens), d’autre part, créer des packages de rémunération attractifs: cadre de vie, équilibre vie professionnelle/vie personnelle, culture et vie d’entreprise", estime Uptoo.

L'industrie a besoin de commerciaux

Gare aux entreprises qui entendent poursuivre le statu quo salarial. "Si les entreprises ne jouent pas le jeu de la revalorisation salariale leur compétitivité risque fortement d’en pâtir. Ne pas augmenter les salaires c’est prendre le risque de voir partir ses meilleurs éléments, de ne pas les attirer, voire, de créer de l’inégalité salariale entre les équipes. Le turnover étant devenu monnaie courante, les candidats se dirigent désormais vers le plus offrant".

Côté secteurs, l’informatique sera le plus porteur cette année, il est celui qui recrute le plus et qui devra revoir les salaires à la hausse. "La digitalisation - qui était déjà une des priorités des entreprises en 2021 - est devenue pour beaucoup un objectif majeur. L’édition de logiciels est le domaine le plus porteur et fait face à un besoin de recrutement de plus en plus important. Avec 57.000 euros brut par an, l’informatique se place en tête des secteurs en termes de rémunération".

Suit l'industrie qui est portée par un fort recrutement des producteurs de fournitures industrielles ainsi que des fournisseurs d’énergies (gaz, eau électricité). "Avec en moyenne 55.000 euros brut par an, le secteur de l’industrie est le deuxième secteur qui rémunère le mieux ses commerciaux", peut-on lire.

Le secteur de la banque et assurance connaît une forte tension, notamment suite à la crise de la Covid-19. De quoi prétendre à un salaire attractif en 2022. La rémunération moyenne dans le secteur s’élève à 49.000 euros brut par an.

L'étude confirme également que plus les études sont longues, plus les salaires sont élevés. Les écoles d’ingénieurs se placent ainsi en tête des rémunérations les plus hautes, devant les écoles de commerce.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business