Mobilisation générale pour l’apprentissage

Pour recruter un apprenti, les patrons doivent obtenir le feu vert de l'inspection du travail - CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Le 19 septembre, Etat, régions, partenaires sociaux et réseaux consulaires se réunissent pour "la journée de mobilisation pour l'apprentissage" qui est en chute depuis le début de l'année. Parmi les freins à son développement, une petite phrase à l’intérieur d’une circulaire ministérielle, qui a l’air de rien mais qui change tout pour les chefs d’entreprises.
Cette circulaire qui date d'octobre 2013 et qui vient d'entrer en vigueur spécifie : "Il revient au signataire du contrat d’apprentissage, du contrat de professionnalisation ou de la convention de stage de demander lui-même une autorisation, auprès de l'inspection du Travail".
Des contraintes supplémentaires
En clair, avant de pouvoir recruter un stagiaire ou un apprenti, le chef d'entreprise doit demander à l'Inspection du travail une attestation, qui prouve qu'il est bien en règle avec les 3.000 pages du code du travail notamment sur les questions de sécurité.
Contrainte également pour l'élève. A partir du moment où il sera en contact avec des machines dangereuses au sein de son lycée professionnel ou de l'entreprise où il fait un stage, il doit consulter un médecin scolaire dans les huit jours qui suivent la rentrée.
Les jeunes vont en souffrir
Du côté des lycées professionnels, on est également catastrophé. Le secrétaire national du syndicat des chefs d'établissement imagine un artisan, prêt à prendre un stagiaire et qui se retrouve avec un risque de contrôle de l'inspection du travail. Selon lui, "c'est certain, il va hésiter par deux fois avant de s'engager".
L'enjeu est énorme: pour valider un bac professionnel, chaque élève doit faire au moins 16 semaines de stages par an, pendant 3 ans. Quant à l’Etat, il s’est engagé à atteindre 500.000 apprentis en 2017 contre moins de 400 000 aujourd'hui.