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Michelin va fermer son usine de La Roche-sur-Yon "d'ici fin 2020", plus de 600 salariés concernés

L'usine Michelin de La Roche-sur-Yon (spécialisée dans les pneus pour poids lourds) en Vendée emploie 619 salariés.

L'usine Michelin de La Roche-sur-Yon (spécialisée dans les pneus pour poids lourds) en Vendée emploie 619 salariés. - Loïc Venance-AFP

Le fabricant de pneumatiques révèle ce jeudi son intention de fermer "d'ici fin 2020" son usine vendéenne de La Roche-sur-Yon (pneus pour poids lourds). Ce site emploie 619 salariés. Il était jugé, par la direction, menacé à cause des difficultés économiques sur le marché de ces pneus.

Les craintes des salariés de cette usine Michelin étaient fondées: le fabricant de pneumatiques a annoncé ce jeudi son intention de fermer "d'ici fin 2020" son site de La Roche-sur-Yon (pneus pour poids lourds), qui emploie 619 salariés. Une autre usine française de pneumatiques pour poids lourds, employant 650 salariés, avait déjà fermé en 2013 à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire) au sud de Tours.

"Pendant des années, nous avons essayé de maintenir le site, mais nous n'y arrivons pas, les conditions du marché ne le permettent plus", a fait valoir le président de Michelin, Florent Menegaux, dans un entretien au quotidien Ouest-France. "Le site est petit et, malgré les investissements que nous avons réalisés pour essayer de lui donner une taille critique, il n'est pas suffisamment performant en termes de coût de revient industriel", a-t-il argumenté.

70 millions d'euros d'investissement n'ont pas suffi

Les équipes du site vendéen ont été informées de cette décision de fermeture ce jeudi matin alors que fin septembre 2019, le président du groupe, Florent Menegaux, avait préparé le terrain en évoquant la "situation très préoccupante" de leur usine, confirmant les craintes syndicales.

Le "pacte d'avenir" lancé en 2016 "pour renforcer l'activité du site" vendéen, ouvert en 1971, n'a "pu produire les effets attendus", malgré "70 millions d'euros d'investissements", a expliqué Michelin. La direction justifie cette fermeture en raison de conditions de marché défavorables sur le marché des pneus poids lourds haut de gamme, tant en Europe qu'à l'export.

Michelin va proposer aux partenaires sociaux la "négociation d'un accord portant sur un plan d'accompagnement des salariés", avec des mesures de préretraite et des dispositifs de mobilité interne et externe, selon un communiqué du groupe. "Chaque salarié concerné" aura "la possibilité de rester au sein de l'entreprise en France", promet le géant français du pneu.

"Environ 120 millions d'euros" seront provisionnés pour financer l'opération, a précisé le groupe, qui s'engage en outre à lancer "un projet public-privé d'envergure pour donner un nouvel avenir au site".

74 salariés de l'usine de Cholet également concernés

Par ailleurs, 74 salariés travaillant à l'usine de Cholet (Maine-et-Loire) à la fabrication de "mélanges de gomme" pour La Roche-sur-Yon "sont concernées par le projet de fermeture". "Au-delà des mesures de pré-retraite", chacune "se verra proposer un nouveau poste sur le site" de Cholet, a précisé le groupe, assurant qu'il n'y aurait "pas d'impact pour les salariés des autres usines françaises".

Soumis à la pression exercée par de nouveaux concurrents chinois qui submergent l'Europe de produits à bas coûts, le géant français des pneumatiques avait déjà annoncé fin septembre la fermeture d'ici à 2021 de son usine de Bamberg (sud de l'Allemagne), qui emploie 858 salariés pour produire des pneus de voitures. Michelin employait quelque 110.000 salariés (équivalent temps plein) fin 2018, dont plus de 20.000 en France où l'entreprise détient une quinzaine d'implantations industrielles. En 2018, deux sites italiens, un site irlandais et un site allemand spécialisés dans les pneus poids lourds avaient été déjà fermés par le fabricant de pneumatique.

Michelin employait quelque 110.000 salariés (équivalent temps plein) fin 2018, dont plus de 20.000 en France où l'entreprise détient encore une quinzaine d'implantations industrielles.

Frédéric Bergé avec AFP