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Medef : Pierre Gattaz succède à Laurence Parisot

Pierre Gattaz, 53 ans, a succédé mercredi à Laurence Parisot dans le fauteuil de patron des patrons.

Pierre Gattaz, 53 ans, a succédé mercredi à Laurence Parisot dans le fauteuil de patron des patrons. - -

Le nouveau patron des patrons s'appelle Pierre Gattaz. L'industriel a été élu mercredi à la tête du Medef avec 95% des voix, succédant ainsi à Laurence Parisot.

Sans surprise, le successeur de Laurence Parisot à la tête du Medef s'appelle bien Pierre Gattaz. A 53 ans, L'industriel a été élu mercredi matin avec 95% des voix, après 8 ans de présidence de Laurence Parisot, et à la veille d'une délicate concertation sur les retraites.
Après avoir vu en juin ses principaux adversaires se rallier à lui, Pierre Gattaz devient ainsi un lointain successeur de son propre père, Yvon Gattaz, qui avait présidé le CNPF, l'ancêtre du Medef, de 1981 à 1986.
Venus de toute la France pour prendre part au scrutin, au palais des Congrès à Paris, les votants lui ont accordé 476 voix contre 8 pour son unique adversaire, Hervé Lambel, 48 ans, patron de HLDC, société spécialiste de la production cinématographique et de spectacles vivants, resté en lice malgré des chances nulles d'être élu.
En tout, 561 électeurs étaient appelés aux urnes patronales: la présidente, dix personnalités qualifiées et 550 voix représentant les régions et les différentes branches professionnelles.

Un patron des patrons très hostile aux 35 heures

Patron du Groupe des fédérations industrielles (GFI) et de Radiall, une entreprise de taille intermédiaire très exportatrice produisant des composants pour l'aéronautique, l'espace et l'électronique, M. Gattaz s'est présenté en candidat de « terrain », affirmant « faire ce qu'il dit ».
Or, ce qu'il dit s'avère parfois provocateur, comme lorsqu'il suggère aux entreprises de renoncer aux aides de l'Etat, ou lorsqu'il se montre très offensif contre les 35 heures, la fiscalité des entreprises et la dépense publique.
Autant de positions qui ont suscité des inquiétudes sur sa volonté de dialogue, des craintes renforcées par le soutien appuyé que lui apporte l'ancien vice-président du Medef Denis Kessler, souvent jugé très libéral. Mais après avoir prôné un « Medef de combat », le nouveau patron des patrons a assuré être un « fervent partisan » du dialogue social, même s'il préfère sa mise en oeuvre en priorité « au niveau du terrain ».

Premier test dès jeudi à Matignon

Le premier test ne tardera pas. Jeudi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault recevra à Matignon patronat et syndicats pour entendre leurs positions sur la réforme des retraites. Pierre Gattaz a déjà fait connaître les siennes: allongement de la durée de cotisation, relèvement de l'âge légal de départ, mais surtout pas de hausse des cotisations.
Il avait été l'un des premiers à sortir du bois, mi-janvier, en protestant contre les manoeuvres de Laurence Parisot pour obtenir un troisième mandat. Au terme de péripéties dans une atmosphère délétère au Medef, le conseil exécutif avait retoqué de justesse le 28 mars la révision des statuts de l'organisation, barrant ainsi la route à la présidente sortante.
Pierre Gattaz a ensuite reçu le 18 avril le soutien de la plus puissante des fédérations, l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Lors du grand oral des candidats le 23 avril par le conseil exécutif du Medef, c'est en revanche Geoffroy Roux de Bézieux, 50 ans, président fondateur du groupe Omea (Virgin Mobile), qui est arrivé en tête d'un vote consultatif, le devançant d'une voix.
Mais le suspense est vite tombé, Pierre Gattaz obtenant le ralliement de ses deux principaux concurrents, Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi, président de la Fédération nationale des travaux publics.
Laurence Parisot, elle, a assuré qu'elle entendait « rester dans le débat public ».

La Rédaction avec AFP