Malaise à La Poste après le nouveau suicide d'un salarié

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Le malaise reste entier à La Poste en France après un nouveau suicide, celui d'un guichetier sur son lieu de travail dans l'Aisne, souligne vendredi le syndicat SUD-PTT dans un communiqué.
Le guichetier s'est pendu mercredi dans son bureau à La Fère. Dans un mail intitulé "Adieu", « envoyé quelques minutes avant son suicide à deux cadres de La Poste et à une collègue », le guichetier aurait évoqué « un manque de reconnaissance très fort », selon Régis Blanchot, membre SUD-PTT du conseil d’administration de la Poste. « Il a mis en cause la volonté de la direction de lui faire quitter le bureau pour devenir 'agent volant', et servir de remplaçant dans plusieurs bureaux du département », précise le représentant de SUD.
« Ce nouveau drame détruit la communication des dirigeants de l'entreprise qui affirment à qui veut l'entendre qu'ils auraient pris conscience du malaise des postiers et postières et que tout aurait changé à La Poste », écrit SUD-PTT.
« Des coups de fil de collègues au bout du rouleau »
Gaëlle Diffère, la secrétaire fédérale du syndicat SUD-PTT réclame la démission de Jean-Paul Bailly, le PDG de La Poste. « On est très en colère. La direction n’a cessé de nous dire qu’on repartait sur de nouvelles bases, que c’était une nouvelle ère. On voit bien que sur le terrain les pratiques sont les mêmes, s'insurge-t-elle. Au-delà du cas de ce collègue, on continue de recevoir des coups de fil de collègues complètement au bout du rouleau, qui ne vont pas bien, qui s’arrêtent pour dépression, pour burn-out. C’est une dévalorisation permanente devant les clients, devant les collègues. Il faut vendre, et peu importe comment le service est rendu, il faut faire du fric. Le gouvernement doit prendre sa responsabilité et on lui demande de ne pas garder Jean-Paul Bailly à la tête de la Poste ».
Une réorganisation loin de satisfaire les syndicats
En mars 2012, après les suicides de deux cadres en Bretagne, précédés six mois plus tôt par un autre suicide à Paris, le PDG de La Poste, Jean-Paul Bailly, avait annoncé des « ajustements » dans les réorganisations, accusées par les syndicats d'être une source du malaise social dans l'entreprise qui emploie quelque 240 000 personnes.
Il avait aussi promis « un grand dialogue pour améliorer la cohésion sociale ».
Après la publication du rapport sur les conditions de travail de la commission présidée par l'ex-secrétaire général de la CFDT Jean Kaspar, la direction a annoncé en septembre un « allègement de la pression sur les effectifs » via 5 000 recrutements supplémentaires d'ici 2014. Une annonce loin de combler les attentes des syndicats qui y voient de la « poudre aux yeux ».