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"Libération": restructuration et réduction d'effectifs en vue

La Une du vendredi 8 février, exprimant la protestation des salariés du titre après la présentation du projet des nouveaux actionnaires du journal.

La Une du vendredi 8 février, exprimant la protestation des salariés du titre après la présentation du projet des nouveaux actionnaires du journal. - -

Le principal actionnaire du titre a réitéré ce jeudi son objectif de transformer le quotidien, tout en réduisant les effectifs. Un projet qui avait suscité la colère de la rédaction début février.

Bruno Ledoux persiste et signe. Le président du conseil de surveillance du quotidien Libération s'était attiré, début février, les foudres de la rédaction en présentant avec le reste des actionnaires son nouveau projet pour le titre. Ce jeudi, lors d'une intervention devant l'Institut européen de journalisme (IEJ), il a déclaré qu'une restructuration "très conséquente" et une réduction d'effectifs étaient en vue pour le titre.

Celui qui, dans un entretien à BFM Business en février, avait fustigé "l'attitude ringarde des salariés, qui attaquent les actionnaires dans le journal et refusent de se réformer", a asséné ce jeudi que la restructuration du titre était "inévitable" et "il y aura moins de journalistes qu'aujourd'hui".

Le projet réaffirmé

Il a ainsi rappelé devant les étudiants en journalisme son projet de créer, sous la marque Libération, un réseau social et un espace culturel et peut-être "une Libé TV, une radio". Ce projet avait suscité de la rédaction une Une de protestation le 8 février dernier (voir photo d'illustration): "nous sommes un journal".

Ce jeudi, Bruno Ledoux a néanmoins martelé qu'il n'était pas question d'abandonner le papier: "c'est complémentaire. Le journal est au coeur du système. Supprimer le papier serait une grave erreur car cela supprimerait toute la légitimité. Si demain Libération disparaît, il n'y aura pas de deuxième Libération. (...) Mais le modèle du papier seul était condamné."

Nouveaux investisseurs

Mais son discours ne risque pas d'apaiser les tensions avec la rédaction. Bruno Ledoux n'a pas hésité à fustiger "des journalistes qui produisent un papier par mois" ou qui "refusaient d'écrire sur le Web". "Tout ce qui est nouveau chez Libé, ça fait un peu peur", a-t-il estimé.

L'homme, qui détient 26% du quotidien en grandes difficultés financières, a aussi affirmé qu'il bouclerait un tour de table d'environ 12 millions d'euros "en mars" avec l'appui de "trois ou quatre entrepreneurs français" qui n'avaient jusqu'ici pas investi par la pressse.

M. T. avec AFP