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Les jeunes diplômés ne veulent plus travailler comme avant… mais rêvent des mêmes entreprises

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L'édition 2023 de l'étude Universum sur les employeurs les plus attractifs pour les étudiants montre une étonnante stabilité.

On a beaucoup écrit sur le changement de paradigme post-covid dans le rapport au travail des jeunes. Priorisation de la vie personnelle, quête de valeurs dans l'entreprise, accent mis sur le télétravail… ces nouvelles aspirations changent la donne dans le recrutement dans un contexte où le rapport de force est du côté des salariés.

Néanmoins, quand on interroge les étudiants et les jeunes diplômés sur les entreprises qui les attirent le plus, les résultats brillent par leur stabilité.

Ainsi, comme chaque année, Universum interroge les étudiants de la planète des filières Business, Ingénieurs et IT pour connaître leurs envies d'entreprise. En haut des classements, on retrouve toujours et encore les grands noms internationaux de l'industrie et/ou de la tech qui, pour certains, n'ont pas brillé pour leur souplesse vis-à-vis de ces nouvelles aspirations.

Apple et Google font toujours autant rêver

En France, près de 25.000 étudiants de grandes écoles (Bac+5) ont été interrogés entre septembre 2022 et mars dernier. Dans la filière Business, LVMH conserve la première pour la quatrième année consécutive. Le géant français du luxe devance son concurrent Hermès qui obtient la médaille d'argent pour la deuxième année consécutive.

L'Oréal prend la 3e place à Chanel (qui recule donc d'un rang) et Apple (qui s'est vivement opposé au télétravail aux Etats-Unis, provoquant une vague de démissions) se positionne à la 5e place pour la 4e année consécutive.

Dans la filière Ingénieurs, le trio de tête est composé de Airbus (au premier rang depuis 2020) devant Thales stable sur un an et Google qui avait également la même position en 2022 mais était deuxième en 2020 et 2021. Suivent Dassault Aviation (stable) et Safran qui apparaît pour la première fois dans le Top 5 depuis 2020, soufflant cette place à Apple.

Enfin, le secteur l'IT affiche la plus grande stabilité en terme d'attractivité: Google, qui s'est illustré en annonçant son intention de moins payer ses salariés choisissant le télétravail, truste la première place de ce classement depuis 2020. Tout comme Microsoft à la deuxième et Apple à la troisième. Thales prend la 4e place (tout comme en 2022) tandis que le géant du jeu vidéo Ubisoft apparaît à la 5e.

Salaires: les femmes demandent moins que les hommes

Outre cette stabilité, les leviers d'attraction qui font la différence pour cette population demeurent finalement assez pragmatiques. La "perspective de revenus élevés" prend la première place, avoir un "salaire de base compétitif" est 3e tandis que "l'ambiance de travail agréable" perd un rang à la 5e place.

Peut-être que l'éloignement vis-à-vis de ces priorités se fait avec l'âge. Selon une récente étude réalisée pour HelloWork, seulement 24% des cadres français placent la carrière comme un objectif prioritaire, et 25% estiment qu'il ne s'agit tout simplement pas d'un objectif.

"Si faire carrière est donc un objectif secondaire pour la majorité des cadres, ils cherchent avant tout à réussir à équilibrer leur vie pro et leur vie perso: 35% pensent que c’est primordial, juste devant le fait de gagner sa vie (26%) et de s’épanouir intellectuellement (13%)" souligne l'étude.

Enfin, Universum s'est également penché sur les prétentions salariales des jeunes diplômés Bac+5. Si la moyenne est de 38.564 euros par an, on remarque que les femmes se sous-estiment dès le départ en demandant 11% de moins que les hommes: 36.440 euros contre 40.784.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business