Fondeur de Cloches : un métier qui a (toujours) de l'avenir

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Le vénérable métier de fondeur de cloches, dont les origines remontent au Moyen-Age, est bien décidé à résister vaillamment aux affres de la crise économique.
À Villedieu-les-Poêles, dans la Manche, l’entreprise Cornille-Havard s’est occupé ces derniers mois d'une commande un peu particulière : des cloches pour Notre-Dame de Paris. La célèbre cathédrale, chère à Victor Hugo, souhaite ainsi fêter dignement son anniversaire : 850 bougies en 2013.
Le travail est impressionnant. Pour cette commande, les fondeurs ont brassé un alliage de 9 tonnes de cuivre et d’étain, porté à plus de 1.000 degrés.
Traverser la crise la tête haute
Le recteur de la cathédrale Notre-Dame procède ensuite à la bénédiction. Les artisans libèrent alors le métal en fusion, qui s’écoule dans les moules enterrés.
L’aboutissement de plusieurs semaines de préparation pour la société Cornille-Havard, l’un des 3 derniers fondeurs de cloches en France.
"On est une petite entreprise, 1,4 million de chiffre d’affaire et 18 salariés", confie Paul Bergamo, directeur de la fonderie.
"Le patron, indépendamment de la gestion, doit participer à beaucoup de taches. La coulée est très spécial car c’est un moment de vrai cohésion d’équipe".
Dans deux semaines, les deux cloches qui viennent d’être fondues seront accordées, avant de rejoindre la tour nord de Notre-Dame de Paris.
Grâce à de tels contrats, cette entreprise normande traverse la crise économique la tête haute. Elle peut également compter sur ses clients à l’étranger. Cette année, la fonderie a exporté des cloches au Vietnam, au Liban et même aux iles Tonga.