Florange : Lakshmi Mittal donne sa version de l'accord

Lakshmi Mittal dénonce le "langage anti-commercial" du gouvernement français et dément avoir failli à ses engagements dans une interview écrite destinée à être diffusée à l'intérieur du groupe sidérurgique ArcelorMittal qu'il dirige et dévoilée vendredi p - -
Lakshmi Mittal est pour le moins agacé par l’attitude du gouvernement français dans la gestion du dossier du site sidérurgique de Florange. Dans une interview écrite destinée à être diffusée à l'intérieur du groupe sidérurgique ArcelorMittal qu'il dirige, il dénonce le « langage anti-commercial » du gouvernement français et dément avoir failli à ses engagements. Dans ce document, l'homme d'affaires indien ne fait pas mention du projet européen Ulcos de captage et de stockage de CO2 et s'engage à conserver les hauts-fourneaux de Florange pendant six ans.
Il affirme en revanche avoir « pris l'engagement vis-à-vis du gouvernement français d'accepter les offres d'achat des hauts-fourneaux ». Or, selon lui, « aucune offre n'a été reçue à ce jour ». « Alors que nous approchions de la date butoir de la vente possible des hauts-fourneaux (vendredi 30 octobre), il est devenu évident qu'aucun acheteur ne s'était présenté », écrit-il.
Les hauts fourneaux préservés « pendant six ans »
La gestion du dossier Florange par l'exécutif français a provoqué déceptions et malentendus en raison du flou entretenu sur la question de la nationalisation d'un site symbolique de l'industrie française. Pour Lakshmi Mittal, « la vente de l'intégralité du site et même la nationalisation forcée » sont des options mises dans le débat public sous la pression des syndicats. « Ce langage anti-commercial a attiré l'attention non seulement de la presse française, mais aussi de la presse internationale, qui ont commencé à s'interroger sur le message que cela envoyait aux entreprises internationales envisageant d'investir en France », déplore-t-il
Donnant sa version de l'accord, le PDG dit avoir convenu avec le gouvernement « de l'arrêt provisoire et du non-démantèlement des hauts fourneaux pendant six ans ».
« Les perspectives à moyen et long termes ne sont plus favorables »
« Nous avons accepté d'investir 180 millions d'euros dans le site au cours des cinq prochaines années. Nous avons accepté de maintenir l'activité emballage à Florange pendant au moins cinq ans. Et nous avons accepté de ne pas mettre en place de plan social et de chercher une solution pour les aspects sociaux de la fermeture sur une base individuelle et volontaire », précise-t-il.
Le patron du groupe souligne que le plan industriel présenté en 2006 au gouvernement français précisait que le dernier haut fourneau de Florange fermerait en 2010. Selon lui, la bonne conjoncture a ensuite permis de poursuivre cette exploitation mais avec le retournement de la demande d'acier en Europe qui « a chuté de plus d'un quart depuis 2008, les perspectives à moyen et long termes ne sont plus favorables ».
Des investissements « dès le premier trimestre 2013 »
Le groupe a affirmé ensuite vendredi soir, cette fois dans un communiqué public, qu'il tiendrait ses engagements. Il a en outre annoncé que Florange avait « vocation à demeurer un site de référence de la sidérurgie en Europe » et précisé que les premiers investissements financiers interviendraient « dès le premier trimestre 2013 ». Il a enfin indiqué que 13 millions seraient consacrés à la recherche et développement pour le projet Ulcos. ArcelorMittal « s'engage à conduire un dialogue social exemplaire », écrit le géant de l'acier.