Et si votre contrat obsèques rapportait de l’argent ?

Actuellement, les contrats obsèques ne rapportent aucun centime d’intérêt, ni au souscripteur, ni à l’ayant droit, alors que les banques encaissent des intérêts dessus. Selon des informations RMC, la réforme bancaire devrait changer la donne et permettre de rémunérer l’argent placé.

Si vous avez un contrat obsèques, peut-être n’avez-vous pas totalement perdu votre argent. Ce mercredi matin, RMC vous révélait en effet que ces contrats particuliers pourraient bientôt rapporter : le Sénat examine ce jour la loi bancaire et le sénateur socialiste du Loiret, Jean-Pierre Sueur, va déposer un amendement sur les contrats obsèques. Jusqu’à présent, le souscripteur qui dépose un capital pour financer ses obsèques ne touche aucune rémunération même si les banques et les assurances, elles, font travailler cet argent sans complexe au taux de la Banque de France. Avec cet amendement, ce sera terminé : les souscripteurs seront eux aussi rémunérés, à hauteur de 80% du taux en vigueur de la Banque de France, une obligation légale voulue par l’Union européenne. Le texte fâche les banques et les assurances qui estiment qu’en étant obligées de rémunérer ces contrats, elles vont perdre de l’argent.

« De l’argent bloqué pour un temps indéfini »

La mesure, pourtant, devrait ravir tous ceux qui ont souscrit à ce type de contrats et qui, comme Monique, n’en sont pas contents. « C’est de l’argent bloqué pour un temps indéfini, qui dort, et qui peut ne servir à rien en définitive », regrette-t-elle. En effet, entre la signature du contrat et le décès du souscripteur, beaucoup de temps peut s’écouler, et le prix des obsèques s’envoler. En clair, si vous mettez 2 000 euros, votre famille touchera exactement 2 000 euros à votre décès, et pas un centime de plus. Mais entre-temps, le prix des obsèques, lui, a augmenté à cause de l’inflation. Résultat, votre contrat obsèques pour lequel vous avez cotisé n’est parfois même pas suffisant. « Les assureurs prennent souvent le prétexte de l’inflation, par exemple du coût des matériaux, pour demander à l’ayant droit de la personne qui a souscrit de donner un peu d’argent pour compléter la somme prévue à l’origine », regrette ainsi Maxime Chipoy, de l'UFC Que Choisir. Si les sommes bloquées se mettent à rapporter de l’argent, ce ne sera alors plus forcément nécessaires.
Aujourd'hui, trois millions de Français détiennent un contrat d'obsèques, qui représente un total de cotisations de 11,6 milliards d'euros.

M. Chaillot avec B. Smadja et C. Bordet