Education : comment Peillon veut recruter 43.000 profs

Vincent Peillon - -
"Ambition enseigner". La campagne lancée ce lundi par le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon se veut ambitieuse. Une première depuis la dernière vague de recrutements massifs au début des années 90.
D’abord sur la forme : 43.000 postes (sur les 60.000 promis par François Hollande durant son quinquennat) d’enseignants, couvrant les départs en retraite notamment, sont ouverts sur concours en 2013 (22.100) et 2014 (21.250). Soit un bond de 67% par rapport à 2012.
Sur le fond ensuite : la profession souffre d'une pénurie de candidats et l’image du professeur est brouillée bien que 8 Français sur 10 déclarent "rêver" de ce travail.
Les maths, les Lettres et l'anglais délaissés
Car malgré le sondage cité plus haut, le métier peine à trouver son public. Les mathématiques (652 admis pour 950 postes l’an passé), les lettres classiques (1 poste sur 2 ont été pourvu), ou l'anglais ne suscitent plus les vocations.
Un concours externe supplémentaire aura lieu au printemps et les inscriptions pour celui de 2014 ouvriront dès le mois de janvier de manière anticipée par rapport aux procédures habituelles. Ils sont ouverts aux titulaires d'un Master 1 mais aussi aux titulaires d'un Master 2 ou équivalent quel que soit le domaine.
>> le calendrier en détails
Aucune modification du niveau des concours
Ce concours avancé permet aussi de délivrer les résultats en amont afin de faciliter les choix d'orientation et représente une seconde chance pour les racalés de 2013. Et ainsi éviter les abandons ?
Toujours est-il que pour surpasser ce manque d'amour, le ministre entend, en plus de proposer un nombre élevé de postes, assurer aussi la formation des candidats.
Le problème de la rémunération
Par ailleurs, Vincent Peillon a annoncé, lundi sur BFMTV, l'ouverture des Ecoles supérieures de professorat et de l'éducation (ESPE) dès la rentrée 2013. Les reçus bénéficieraient d’un revenu de 900 euros par mois durant une formation en alternance dans laquelle ils pourraient s’engager dès la seconde année de Licence.
Et pour inciter les étudiants à franchir le pas, le ministre de l’Education nationale s’est dit favorable, en 2013, à de grandes discussions sur la revalorisation des salaires des professeurs.
Un argument choc qui pourrait convaincre nombre de diplômés de se diriger vers l’enseignement. Une révolution aussi. Mais ce projet ne passera pas sans une refonte importante du métier : temps de travail, contenus et organisation des cours seraient à repenser.
Car recruter est une chose, attirer en est une autre. Pour cela il est essentiel d'adapter le métier aux nouvelles générations d’élèves et d’enseignants. Le statut de ces derniers est bloqué à un décret de… 1950.