De retour au bureau, un Français sur deux est toujours "gêné par le bruit" au travail

Nos espaces de travail sont-ils trop bruyants? C’est l’une des interrogations de l’Ifop dans une étude pour l'association Journée nationale de l'audition (JNA) publiée jeudi et clairement cette question fait écho aui quotidien professionnel d'un certain nombre de salariés. Près de la moitié des travailleurs interrogés dans ce sondage (49%) se disaient en effet en septembre "gênés par le bruit" sur leur lieu de travail.
C’est un peu moins que l'an dernier (53%) et nettement moins qu'en septembre 2019 (59%), selon cette enquête, menée en ligne auprès de 1663 "actifs occupés" - salariés ou indépendants sans salariés.
La gêne face au bruit n’est pas aussi récurrente pour tous: 33% sont dérangés "de temps en temps", quand 16% le sont "souvent".
Inégalités sectorielles
Derrière ces chiffres globaux, tous les travailleurs ne sont évidemment pas logés à la même enseigne. A peine un tiers des indépendants, le plus souvent préservés des espaces de travail collectifs, sont concernés par le bruit. C’est moins que les salariés (51%).
La nature du métier exercé influe beaucoup sur les ressentis : les ouvriers sont sans surprise catégorie professionnelle la plus victime du bruit au travail. Plus de six ouvriers sur dix (62%) s'en plaignent, contre moins d’un cadre sur cinq (49%). La catégorie la moins impactée est celle des artisans-commerçants (26%).
L'industrie est le secteur où les travailleurs signalent le plus une gêne due au bruit (67%), devant le commerce (58%) et le secteur BTP-construction (53%).
Les jeunes tolèrent également moins le bruit, ils sont 54% à en souffrir chez les 18-24 ans, contre 46% pour les plus de 50 ans. Les inégalités ne sont en revanche pas genrées: hommes et femmes sont quasiment égaux face aux nuisances sonores sur leur lieu de travail. La moitié des hommes (50%) et près d'une femme sur deux (48%) y ont subi une "gêne causée par le bruit".
Symptômes physiques
Ces nuisances se traduisent par un impact physique autant que psychologique: elles sont une source de stress pour 55% des sondés. Six sur dix accusent le bruit au travail d'entraîner "fatigue, lassitude et irritabilité" dans leur vie quotidienne.
Plus grave, pour certains, ce bruit provoque des "troubles du sommeil" (43%), une "gêne auditive" (43%) ou une "souffrance psychologique" (36%). Un tiers (33%) signalent même des "surdités" dues au bruit sur le lieu de travail.
Face à ces problèmes, reste encore le travail à la maison, pour ceux qui le peuvent. Au sein des télétravailleurs (soit 35% de l'échantillon), la moitié (47%) dit "subir plus de bruit en présentiel, sur leur site de travail", qu'en télétravail. Et 30% considèrent que leur sensibilité au bruit a augmenté "depuis le retour sur le site de travail, notamment après les différents confinements".