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Comment les emojis ont fait leur entrée en force dans le monde du travail

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Selon une étude menée pour Slack, 75% des personnes interrogées utilisent des emojis dans leurs échanges professionnels, un chiffre qui monte à 85% chez les moins de 35 ans.

Il y a encore quelques années, envoyer un message à un supérieur ou à un client/fournisseur avec un emoji ou un smiley était plutôt mal vu. Ces petits symboles étaient avant tout l'apanage des ados à travers leurs intenses discussions par messagerie instantanée.

Sauf que ces adolescents ont aujourd'hui grandi et sont en âge de travailler. Et ils ont apporté leurs habitudes avec eux en entreprise. Certains le regretteront (c'est selon) mais les emojis ont clairement pris leur place dans les échanges professionnels.

De manière assez massive même puisque selon une étude* d'OpinionWay menée pour Slack, 75% des travailleurs interrogés utilisent des emojis dans leurs échanges professionnels (dont 13% systématiquement). Ce chiffre monte à 85% chez les moins de 35 ans. 68% le font en réaction aux messages de leurs collègues. A l'inverse, 24% ne le font jamais.

Rendre un échange "plus efficace"

Pour ses adeptes, les emojis renforcent le sentiment de proximité et de convivialité. Surtout, selon 70% des sondés, ils humanisent la communication dans un environnement où les échanges numériques se sont accrus en illustrant l'expression d'un sentiment ou d'une émotion qu'il est facile de décoder (pour ceux qui ont la clé).

55% constatent également qu’ils rendent la communication plus efficace, 63% estiment qu'ils rendent les échanges plus productifs que l’on soit cadre ou employé. Et 63% indiquent que l’envoi d’un message sans émoji donne un sentiment de message inachevé...

Ils pullulent partout. Dans les échanges via les messageries instantanées bien sûr (61%) mais aussi les e-mails (62%), les réseaux sociaux professionnels (55%) et bien sûr les SMS (72%).

Et leur utilisation est plus importante depuis la crise sanitaire, souligne l'étude. Une des conséquences de la généralisation du télétravail où les échanges électroniques ont pris plus d'ampleur. Ainsi, 41% des sondés confirment cette progression, 11% estiment même qu'elle a doublé.

Le risque d'une mauvaise interprétation

L'utilisation des emojis varie néanmoins (heureusement) selon le niveau hiérarchique des correspondants, selon qu'ils s’agissent de collègues internes ou externes, et en fonction de la tranche d'âge.

Ainsi, si une majorité de salariés (76%) utilisent des emojis pour communiquer avec des collègues de même rang hiérarchique, ils ne sont plus qu'un sur deux (48%) à les utiliser dès lors qu’il s’agit d’échanger avec des supérieurs hiérarchiques et 38% à destination de clients.

En effet, près de 3 actifs sur 4 (74%) estiment que ce n’est pas approprié d’utiliser des emojis avec son manager. Et 65% indiquent qu’ils en envoient rarement à leur supérieur.

Il faut dire que ces symboles restent sujets à interprétation, et c'est bien leur danger. 44% des sondés reconnaissent ainsi avoir été pris au dépourvu à cause d’émojis pouvant être interprétés de plusieurs manières.

*: L'enquête sur Slack a été menée par l’institut de sondage OpinionWay entre le 3 et le 10 juin 2022, au travers d’un questionnaire auto-administré en ligne. Elle a été conduite auprès d’un échantillon de 1051 personnes représentatif de la population française active occupée âgée de 18 ans et plus. L’enquête a été constituée selon la méthode des quotas.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business