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"30 minutes par semaine à chercher à se garer": si vous êtes en retard au bureau, c'est à cause des parkings

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Selon une étude, 36% des actifs disent être fréquemment retardés en raison de la recherche d’une place de parking. En moyenne, ils passeraient ainsi jusqu’à 30 minutes par semaine à chercher un stationnement.

Même si l'usage des trains du quotidien progresse en France, la voiture, reste et de loin, le moyen de transport privilégié pour se rendre à son travail. 75% des actifs utilisent leur véhicule personnel, un chiffre qui monte à 82% si on exclut le bassin parisien qui bénéficie d'une offre de transports en commun conséquente.

Ce choix, le plus souvent contraint, se heurte à de nombreux obstacles qui empoisonnent la vie des salariés et les mettent en retard. Il y a bien sûr les embouteillages mais pas seulement. La recherche d'une place de stationnement relève de plus en plus du défi.

Selon une étude* menée par Sharvy, une startup française éditrice d’une solution de gestion des parkings et bureaux d’entreprises, 36% des actifs disent être fréquemment retardés en raison de la recherche d’une place de parking. En moyenne, ils passeraient ainsi jusqu’à 30 minutes par semaine à chercher un stationnement.

Une réglementation plus stricte pour les parkings

Ces difficultés sont alimentées par plusieurs facteurs. D'abord, de plus en plus de villes réduisent la place accordée à la voiture, créent des pistes à vélos et réduisent considérablement le nombre de places de stationnement, comme à Paris.

Par ailleurs, "l’offre de stationnement proposée par les entreprises peine à répondre" à la demande, avance Sharvy.

"Alors qu’ils semblent paradoxalement toujours pleins, les parkings d’entreprise affichent en réalité un taux d’occupation moyen de 70%. Cela étant dû notamment à l’attribution fixe de nombreuses places à certains collaborateurs, sans lien direct avec leur présence ou leurs besoins réels", peut-on lire.

Ensuite, "la gestion des pics d’affluence est complexe: ainsi, 85% des entreprises en milieu urbain affirment que leurs parkings sont saturés aux heures de pointe. Dans les zones à forte densité comme Paris, Lyon ou Marseille, ce taux de saturation dépasse parfois 95%", poursuit le spécialiste.

L'étude pointe également les nouvelles réglementations qui "restreignent désormais la construction de grands parkings de bureaux: le nombre de places est ainsi calculé en fonction de la surface des locaux, avec une moyenne d’environ 1 place pour 30 à 50 mètres carrés".

Un argument de recrutement?

"Si cette mesure a le but louable de viser à favoriser les alternatives à la voiture individuelle, il n’en reste pas moins que les infrastructures de stationnement peinent à suivre la croissance des effectifs. En moyenne, une seule place est disponible pour 3,7 collaborateurs, exerçant une forte pression sur les espaces existants. Cette saturation entraîne frustrations, pertes de temps pour se garer et peut même accentuer retards et absentéisme. Elle a donc un réel impact sur la qualité de vie et les conditions de travail des collaborateurs au quotidien", estime Sharvy.

D'ailleurs, cette frustration est cet impact a été mesurée. "Près de 24% des collaborateurs estiment que leurs trajets quotidiens ont un impact négatif sur leur moral, la recherche d’une place de stationnement étant l’un des principaux facteurs. Cette perte de temps, s’ajoutant aux 72% de sondés déjà affectés par des trajets trop longs".

De là à dire qu'un parking bien dimensionné, bien géré, et accessible à d'autres moyens de mobilité (co-voiturage, vélos, trottinettes, véhicules électriques...) peut devenir un critère important de choix pour un futur salarié, il n'y a qu'un pas...

"La qualité des infrastructures, en particulier celles liées à la mobilité, joue donc un rôle essentiel. Une gestion intelligente et fluide du stationnement devient un véritable atout différenciant, contribuant à renforcer la satisfaction des équipes et la fidélisation des talents, estime Sharvy.

*: étude menée par Sharvy auprès de 70.000 utilisateurs et 250 sites clients en février 2025.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business