EDITO. Les Français râlent, mais les salaires progressent

Les salaires du privé ont à nouveau augmenté en 2023. Une hausse sensible même : +4% après +4,2% en 2022. Avec ce chiffre qui personnellement m’a étonné : le salaire moyen dans le privé atteint 2.735 euros nets par mois, soit 105 euros de plus par mois que l’année précédente. Dans le détail, le salaire moyen atteint 2 508 euros pour les femmes (en hausse de 107 euros) et 2 898 euros pour les hommes (+105 euros). Une différence qui s'explique par le fait que les femmes travaillent davantage à temps partielle et sont plus présentes dans le bas de la distribution salariale. Globalement, on approche donc les 3 000 euros. Je rappelle que sous François Hollande, on était riche à 4 000 euros... On n’y est pas encore mais on s’en rapproche !
Autre chiffre symbolique : le salaire moyen des ouvriers vient de passer la barre des 2.000 euros, à 2.031 euros précisément, après avoir augmenté de 4,2% en 2022 et 4,6% en 2023. Il est désormais de 4% supérieur à celui des employés, qui eux franchiront probablement cette barre des 2.000 euros cette année, puisqu'ils étaient à 1.959 euros en 2023. Ne manque plus pour être tout à fait complet que le salaire moyen des professions intermédiaires - 2.656 euros nets par mois - ; et des cadres, 4.573 euros nets en moyenne par mois.
En même temps, ces hausses restent inférieures à l’inflation de ces dernières années...
C’est vrai, légèrement inférieures à la hausse des prix, ce qui fait dire à l’Insee qu’en 2023, le pouvoir d’achat a diminué de 0,3% pour les ouvriers et jusqu'à 2,8% pour les cadres. Il n’empêche, la progression du salaire en bas de la fiche de paye, en moyenne de 4 à 4,5% dans tous les secteurs, est un carburant important du moral des ménages. Un moral en constante augmentation depuis 2022.
Par ailleurs, la rémunération moyenne des personnes en place, la RMPP, meilleur indicateur de l’évolution du pouvoir d’achat, affiche de son côté une hausse, modeste certes, mais quand même, pour toutes les catégories (sauf les cadres). Mais surtout, la vraie bonne nouvelle, c’est que l'inflation est retombée à 1,1 % en septembre sur un an, alors que les salaires devraient encore progresser de 3,5% à 4% en 2024. Alors tout cela, c’est évidemment hors hausse d’impôts, alors que le débat fiscal bat son plein à l’Assemblée. On peut dire en tout cas que les entreprises ont joué le jeu. Alors si le trésor public pouvait en laisser un peu dans la poche des travailleurs, ce serait bien.