Un "minimum" de 51 milliards d'euros: le budget de l'UE pour l'agriculture française va baisser mais Bruxelles assure qu'il sera "complété par d'autres fonds"

Un agriculteur conduisant une moissonneuse-batteuse dans un champ de blé à Sainte-Foy-d'Aigrefeuille, près de Toulouse (Haute-Garonne), le 21 juin 2022. - Lionel BONAVENTURE / AFP
Avec sa proposition de budget de 2028 à 2034, l'Union européenne verserait aux agriculteurs français un "minimum" de 51 milliards d'euros sur sept ans, a indiqué mercredi la Commission, qui souligne que d'autres fonds européens seront disponibles. Dans la politique agricole commune (PAC) actuelle, la France reçoit quelque 9,3 milliards d'euros par an, soit un total de 65 milliards de 2021 à 2027.
Mais Bruxelles considère qu'il n'est pas possible de comparer les 51 milliards d'euros annoncés à l'avenir "au minimum" et les 65 milliards actuellement. Car la Commission a proposé mi-juillet une vaste refonte de la PAC à partir de 2028, avec un socle d'aides aux agriculteurs et le transfert de certaines sommes vers la politique de cohésion.
"Avec un minimum de 50,9 milliards d'euros garantis juste pour le soutien au revenu agricole, la France reste le plus gros bénéficiaire des fonds de la politique agricole commune", insiste le commissaire européen Christophe Hansen, en charge de l'agriculture. "Ce soutien sera complété par d'autres fonds européens, et nationaux, lors de la programmation des priorités et des actions agricoles par chaque pays, notamment en ce qui concerne le développement rural", ajoute-t-il.
"Sécuriser" 300 milliards d'euros d'aides pour les agriculteurs
L'exécutif européen a lancé mi-juillet deux ans de négociations tendues sur le futur budget, dont celui consacré à l'agriculture, premier poste de dépenses de l'UE jusqu'ici. De 2028 à 2034, Bruxelles promet de "sécuriser" 300 milliards d'euros d'aides au revenu destinées aux agriculteurs européens, que les États complèteraient avec d'autres fonds européens.
Jusqu'ici, la Politique agricole commune (PAC) représentait 387 milliards sur sept ans, dont 270 milliards d'aides directes aux exploitations. Mi-juillet, les syndicats agricoles et des parlementaires européens ont dénoncé une baisse de 20% de l'enveloppe globale, une "provocation" et un jour "noir" pour l'agriculture. La Commission conteste ce chiffre, en mettant en avant la nouvelle architecture budgétaire.
Les 300 milliards seront un socle avec une part supplémentaire flexible, soutient aussi un diplomate européen, anonymement, en réfutant la coupe budgétaire de 20%. Sauf qu'il reviendrait aux gouvernements d'arbitrer si la somme supplémentaire revient aux agriculteurs ou si elle est fléchée vers d'autres priorités.