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Union européenne

Royaume-Uni: une pétition officielle qui veut annuler le Brexit recueille près de 1 million de signatures

Au Royaume-Uni, Une pétition officielle anti-brexit réclame l'annulation du référendum

Au Royaume-Uni, Une pétition officielle anti-brexit réclame l'annulation du référendum - AFP

En Grande-Bretagne, c'est la loi: une pétition officielle qui dépasse 100.000 signatures oblige le Parlement à examiner la question posée lors d'un débat. Une de ses pétitions remporte un franc succès et a dépassé le million de signataires: elle demande de révoquer l'article 50 et de rester dans l'UE.

Le Brexit est issu d'un référendum. Une pétition lancée espère le remettre en cause en révoquant l’article 50 pour rester dans l’UE. Lancée par Margaret Anne Georgiadou, une simple citoyenne, cette pétition commence à faire son effet. Mercredi 20 mars au soir, le compteur n'affichait que 70.000 signatures. Ce jeudi après-midi, elle a déjà recueilli plus de 1 million de signatures.

"Le gouvernement affirme à plusieurs reprises que la sortie de l'UE est "la volonté du peuple". Nous devons mettre un terme à cette affirmation en prouvant la force du soutien public actuel pour rester au sein de l'UE. Un vote populaire ne se produira peut-être pas - alors votez maintenant", propose Margaret Anne Georgiadou, l'auteure de cette pétition.
petition.parliament
petition.parliament © Capture petition.parliament.uk

Cette pétition n’est pas un baroud d’honneur. Selon la législation britannique, le gouvernement a l’obligation de répondre à toutes les pétitions mises en ligne sur le site officiel, si elles obtiennent plus de 10.000 signatures. Au-delà de 100.000, le Parlement doit examiner la question lors d'un débat. Avec plus de 1 million de signatures, ni le gouvernement, ni le parlement ne peuvent l’ignorer. 

Ce matin, face à l'afflux de visiteurs, le site du Parlement a été inaccessible plusieurs heures.

Remettre en question un référendum?

A-t-elle des chances d’aboutir? Rien de moins sûr. En 2016, des militants anti-Brexit avaient recueilli l’adhésion de 4 millions de personnes pour l’organisation d’un second référendum. Mais après vérification, il s’est avéré que les fausses signatures se comptaient par dizaine de milliers et qu’elles provenaient de comptes domiciliés en Corée du Nord et au Vatican.

En 2018, une pétition identique avait recueilli 1 million de signatures. Elle avait aussi été écartée. Cette fois, le Parlement estimait qu’une pétition en ligne ne pouvait remettre en cause le résultat d'un référendum national dont le taux de participation a dépassé 72%.

Par contre, d'autres dossiers sensibles qui ont atteint le nombre de signatures ont relancé des discussions. Parmi eux, le déploiement de la 5G qui poserait des risques sanitaires à cause des ondes. Le 19 mars, le gouvernement a répondu: "L'exposition aux ondes radio a été soigneusement étudiée et examinée. Le poids général des preuves ne suggère pas que les dispositifs produisant des expositions dans le cadre des directives en vigueur posent un risque pour la santé publique".

Reste désormais à savoir comment le gouvernement et le parlement répondront aux signataires du référendum de Margaret Anne Georgiadou. D'autant que la question n'est pas d'organiser un second référendum, mais d'annuler purement et simplement la sortie de l'UE.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco