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Union européenne

Pourquoi le vent de la croissance va souffler moins fort en Europe jusqu'en 2019

Francfort a abaissé sa prévision de croissance en zone euro à 2,0% pour 2018 puis 1,8% pour 2019.

Francfort a abaissé sa prévision de croissance en zone euro à 2,0% pour 2018 puis 1,8% pour 2019. - Daniel Roland - AFP

La Banque centrale européenne a légèrement abaissé ses prévisions de croissance de la zone euro pour cette année et la suivante. En cause, le protectionnisme initié par les États-Unis pèse sur la demande extérieure, et par extension sur les exportations.

La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé sa prévision de croissance pour 2018. Elle ne table plus que sur 2% cette année, et prévoit un essoufflement plus important l'an prochain (1,8%). Jusqu'à maintenant elle prévoyait une croissance de 2,1% cette année et 1,9% en 2019.

La Banque centrale conserve en revanche sa prévision de 1,7% de hausse du PIB pour 2020 avec une inflation à 1,7%. Pour mémoire, le mandat de la BCE est d'assurer la stabilité des prix, ce qui correspond à une inflation proche de 2%.

Cette révision s'explique par le fait que les "incertitudes" pesant sur l'économie "ont récemment gagné en importance" et alimentent la fébrilité des marchés financiers, observe Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne. La "source majeure" de ces incertitudes "vient du protectionnisme croissant", alimenté depuis des mois par la guerre commerciale entre les États-Unis et ses partenaires.

Serein malgré les incertitudes

Mario Draghi mentionne également "les vulnérabilités sur les marchés émergents". Il pense en particulier aux crises des monnaies turque et argentine qui nourrissent la crainte d'une contagion à d'autres devises.

Il exhorte les "pays très endettés" à respecter les règles budgétaires européennes, une allusion transparente aux craintes de dérapage de la dette italienne, déjà abyssale, sous l'impulsion de son nouveau gouvernement populiste.

Malgré ces incertitudes et le ralentissement de la croissance, la BCE continue à juger "globalement équilibrés" les risques pesant sur la conjoncture. En clair, l'institut reste globalement optimiste sur l'avenir de la zone euro. 

J.-C.C. avec AFP