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Union européenne

Lyon-Turin: les 9 premiers kilomètres du tunnel ont été creusés sous les Alpes

Selon la tradition, les ouvriers qui y travaillaient depuis trois ans au creusement de ce premier tronçon de 9 km ont émergé un à un de l'engin de 1,6 mètre de diamètre, par une trappe, brandissant les drapeaux français et italiens.

Selon la tradition, les ouvriers qui y travaillaient depuis trois ans au creusement de ce premier tronçon de 9 km ont émergé un à un de l'engin de 1,6 mètre de diamètre, par une trappe, brandissant les drapeaux français et italiens. - Jean-Pierre Clatot-AFP

Une étape symbolique a été franchie pour la liaison ferroviaire contestée Lyon-Turin avec l'achèvement des neuf premiers kilomètres de son tunnel de base sous les Alpes, long de 57,5 km dont 70% côté français.

L'axe ferroviaire Lyon-Turin de 270 km a franchi une étape importante avec l'achèvement du percement d'un premier tronçon de 9 km du tunnel de base du Mont-Cenis (sous les Alpes) qui sera d'une longueur totale de 57,5 km.

Cet achèvement survient quelques semaines après le gouvernement italien a donné finalement son feu vert, informant l'UE que l'Italie consentait à la poursuite des travaux, le 26 juillet dernier, financé à 40% par l'UE, l'Italie à 35% et la France à 25%.

Une cérémonie a marqué l'achèvement du tronçon

Ce lundi, en présence d'officiels, le tunnelier Federica a symboliquement percé le dernier pan de roche (en réalité et pour des raisons de sécurité déjà abattu jeudi) lors d'une cérémonie son et lumières. Puis, dans un grand fracas et un nuage de poussière, la tête de coupe du tunnelier est apparue sous les applaudissements. Selon la tradition, les ouvriers qui y travaillaient depuis trois ans ont émergé un à un de l'engin de 1,6 mètre de diamètre, par une trappe, brandissant les drapeaux français et italiens. Le tunnelier Federica va maintenant être démonté et remplacé par un nouvel engin.

Trois millions de camions traversent les Alpes

"La Suisse est souvent citée en exemple avec son report modal (de la route sur le rail) de 70%. On ne peut se satisfaire de nos 8%" quand "plus de 3 millions de camions" traversent les Alpes entre l'Italie et la France, a souligné le secrétaire d'État en charge des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui assistait à l'inauguration du premier tronçon.

Interrogé par la presse sur l'absence de son homologue italienne, Paola De Micheli, le secrétaire d'État français a rappelé l'avoir "rencontrée vendredi dernier à l'occasion du conseil des ministres des Transports à Bruxelles. Elle a réaffirmé que les travaux devaient s'engager le plus rapidement possible", a-t-il dit, en référence à l'hostilité du parti gouvernemental 5 étoiles à ce projet.

L'Union européenne pourrait accroître son financement

Quant au financement de ce projet à 18 milliards d'euros, le ministre français a rappelé que "la Commission européenne a annoncé vouloir passer sa part du financement à 50% voire 55% (NDLR contre 40% actuellement)". Certes, a-t-il ajouté, "la nouvelle commission est en cours d'audition mais c'est un engagement qui a été rappelé dans le discours d'introduction de la présidente de la Commission européenne".

"L'étape d'après est la poursuite du creusement du tunnel, maintenant que l'opération est définitivement lancée", a déclaré Hubert du Mesnil, président du maître d'ouvrage franco-italien TELT (tunnel euralpin Lyon Turin). Selon un sondage BVA pour TELT, réalisé en France et en Italie, le projet "bénéficie d'un soutien massif" dans les populations, plus en France (93%) qu'en Italie (86%). Dans la vallée de Suse, côté italien, coeur de la contestation au projet (les "No TAV"), les partisans sont légèrement majoritaires (54%)

Frédéric Bergé avec AFP