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Union européenne

Le gouvernement italien demande une contribution de 4,5 milliards d'euros aux banques pour faire passer le déficit sous la barre des 3%

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Le projet de budget proposé par le gouvernement de Giorgia Meloni prévoit le retour de l'Italie dans les normes budgétaires européennes, en repassant sous la barre des 3%.

Le gouvernement italien a validé, vendredi 17 octobre, un projet de budget 2026 demandant aux banques et assurances de contribuer aux comptes nationaux à hauteur de plusieurs milliards d'euros via une série de mesures, a indiqué le ministre de l'Économie. "C'est un mélange de mesures (...), je pense qu'elles peuvent être digérées par le système sans contrecoup", a souligné Giancarlo Giorgetti lors d'une conférence de presse à l'isue du conseil des ministres.

"Acceptée", certes à "contre-coeur", par les banques selon Giancarlo Giorgetti, cette contribution utilisera notamment des provisions passées par les banques et assurances et passera aussi par l'augmentation d'un impôt local sur les entreprises. La contribution totale devrait atteindre 4,5 milliards d'euros en 2026, selon la presse italienne.

Le budget 2026 vise à confirmer le retour de l'Italie dans les normes budgétaires européennes, avec un déficit public de 2,8% du PIB sur l'année, sous le plafond européen de 3%. La contribution des banques était le principal noeud restant à défaire au sein de la coalition gouvernementale, entre la Ligue d'extrême droite, en sa faveur, et les conservateurs de Forza Italia, qui s'y sont opposés jusqu'au dernier moment. Le vice-président du Conseil et secrétaire de Forza Italia Antonio Tajani s'est ainsi félicité qu'il n'y ait "pas de taxe (directe, ndlr) sur les superprofits" des banques.

Baisses d'impôts

La présidente du Conseil Giorgia Meloni a remercié les banques en qui elle assure avoir trouvé "une prise de conscience concernant le cadre global de l'Italie, autour d'une stratégie qui fonctionne et qui, en fin de compte, leur bénéficie aussi" via la stabilité financière du pays.

"C'est un budget sérieux avec les mêmes grandes priorités que les précédents: la famille et la natalité, la réduction des impôts, le soutien aux entreprises et la santé", a décrit Giorgia Meloni en conférence de presse.

Ce budget de 18 milliards d'euros comporte notamment une baisse d'impôts d'environ 9 milliards d'euros sur trois ans, fléchée pour les classes moyennes, une amnistie fiscale pour l'année 2023, et plusieurs petites réévaluations.

Les pensions de retraite les plus basses devraient être augmentées de 20 euros par mois, et le bonus pour les mères salariées doit passer de 40 à 60 euros par mois. Le budget prévoit aussi un financement supplémentaire du système de santé publique, en grande difficulté, à hauteur de 5 milliards d'euros en 2026. Il devrait permettre d'embaucher environ 6.300 infirmiers et 1.000 médecins, et augmenter les salaires des infirmiers d'environ 1.630 euros en 2026. Cette proposition de loi de finances publiques doit encore être validée par le Parlement italien.

P.La. avec AFP