La disparition du changement d'heure aura-t-elle vraiment lieu?

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La suppression du changement d'heure, une formalité? Pas tant que ça. Alors que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker presse les Etats membres à prendre une décision d'ici avril prochain, des diplomates interrogés par le site Politico jugent le délai trop serré. Ils reprochent notamment au projet de directive de la Commission de n'être pas assez... directif.
"La Commission dépose un texte de loi incomplet sur plusieurs pays et dit: "Nous avons fait notre travail, maintenant faites le vôtre"", déplore un diplomate cité par le site.
Le texte en question propose donc aux Etats membres de faire un choix entre le maintien du changement et sa suppression et de notifier leur décision à la Commission avant le 31 mars prochain. Les pays doivent notamment décider s'ils choisissent au final de conserver l'heure d'hiver ou celle d'été.
Ils doivent pour cela faire des consultations dans leur propre pays et surtout se mettre d'accord avec les pays transfrontaliers afin d'éviter que par exemple l'Italie choisisse l'hiver et la France l'été.
Les sociétés de transport doivent accorder leurs horloges
Car l'enjeu est important et concerne surtout les sociétés de transport. Les compagnies ferroviaires et aériennes doivent par exemple préparer leurs planning d'horaires pour l'année 2019 et doivent avoir quelques certitudes sur ce qui se passera à compter du 31 mars prochain.
La Commission pensait pourtant que les décisions seraient prises rapidement. A l'occasion d'un grand sondage européen, une très grande majorité (86%) des 4,6 millions des citoyens interrogés s'est prononcée en faveur de l'abolition du changement d'heure. En France par exemple, 84% des concitoyens sont favorables à la suppression. Même taux en Allemagne et en Belgique. L'Italie est aussi favorable l'abolition mais à un degré moindre (66%) alors que l'Espagne y est totalement favorable (93%).
Le problème, assurent certains diplomates, c'est que la consultation ne serait pas assez représentative. Si 3 millions d'Allemands ont pu donner leur avis, ils ne seraient que 20.000 Italiens à avoir été interrogés.
Par ailleurs, les diplomates européens restent sur leur faim concernant les études d'impact du choix de l'hiver ou de l'été et de la façon de mettre en oeuvre ces changements laissés à la libre-appréciation des Etats membres. Souvent pointée du doigt pour son dirigisme, la Commission européenne aurait-elle cette fois laissé trop de liberté aux Etats membres?
