La Belgique tourne au ralenti à cause d'une grève nationale

Skeyes, a annoncé mardi qu'elle n'autoriserait aucun vol au départ ou à l'arrivée dans le pays, faute de pouvoir déterminer avec certitude les effectifs au travail. - Thierry Roge- AFP
Trois grands syndicats belges --FGTB (socialiste), CSC (chrétien) et CGSLB (libéral)-- ont lancé un appel à la grève générale pour ce 13 février, dans le public comme dans le privé. Ils réclament une hausse des salaires, une hausse des allocations et pensions, ainsi que de meilleures conditions de fin de carrière.
"Le mouvement est bien suivi partout et dans tous les secteurs", a assuré la secrétaire générale du syndicat CSC (chrétiens), Marie-Hélène Ska, à la radio Bel-RTL. "Les travailleurs disent qu'ils ont besoin de respect, qu'ils aspirent à vivre dignement et pas simplement à survivre", a-t-elle ajouté.
Les transports très perturbés
"Syndicats et patronats doivent regagner la table des négociations. La grève ne résout rien", a estimé le premier ministre belge Charles Michel dans un communiqué, tenant "à remercier tous ceux qui travaillent aujourd'hui".
Les administrations publiques, les transports, la poste, les écoles, les hôpitaux, la collecte des déchets mais aussi les entreprises et centres commerciaux sont concernés. La grève perturbait fortement les transports en commun du pays mercredi matin, en particulier à Bruxelles.
La Société nationale des chemins de fer belges a annoncé la suppression ou la modification de plusieurs trains, malgré la mise en place d'un service minimum. Elle s'attendait à ce que la moitié des trains soit annulée à cause du mouvement. Mais le trafic international devrait lui être relativement épargné.
Des piquets de grève à travers tout le pays
L'entreprise chargée du contrôle du trafic aérien, Skeyes, a annoncé mardi qu'elle n'autoriserait aucun vol au départ ou à l'arrivée dans le pays, faute de pouvoir déterminer avec certitude les effectifs au travail. Aucun avion volant en dessous de 8.000 mètres d'altitude, c'est-à-dire dans la zone contrôlée par Skeyes, ne sera par ailleurs autorisé à survoler le pays. Au-delà de 8.000 mètres, c'est un autre centre, à Maastricht (Pays-Bas) qui contrôle les avions survolant le territoire belge. Les vols gouvernementaux, militaires et d'urgence sont eux autorisés.
Le mouvement va perturber le bon déroulement de la réunion des ministres de la Défense des 29 pays de l'Otan mercredi et jeudi à Bruxelles, a-t-on appris auprès de l'Alliance, car certains ministres pourraient manquer le début de la réunion.
"Même si le terminal restera ouvert, nous prions tous les passagers de ne pas se rendre à l'aéroport", a indiqué l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, le plus grand de Belgique, dans un communiqué. L'aéroport de Charleroi, le deuxième du pays, d'où opère notamment la compagnie irlandaise Ryanair, est lui fermé.
Selon l'agence Belga, plusieurs piquets de grève ont été mis en place à travers tout le pays, comme au port de Gand (nord), à Eupen (est) ou encore dans les zones industrielles du Limbourg (est). Deux syndicalistes ont été légèrement blessés lorsqu'un véhicule a forcé un piquet de grève à Gand, a indiqué à l'AFP la police locale. Le conducteur a été arrêté.
La dernière grève générale en Belgique remonte à décembre 2014.