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Union européenne

L'Union européenne se penche sur un mécanisme de plafonnement des prix du gaz

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La Commission européenne se dit favorable à élargir aux 27 Etats membres le mécanisme d'encadrement des prix du gaz déjà appliqué en Espagne et au Portugal. Les dirigeants de l'UE en discuteront ce vendredi à Prague.

L'idée d'un plafonnement des prix du gaz en Europe fait son chemin. Les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 se retrouvent ce vendredi à Prague pour un conseil informel où il sera question d'énergie. Et pour la première fois depuis le début de la crise énergétique, la Commission européenne se dit favorable à un encadrement des prix du gaz.

Plus précisément, le mécanisme de plafonnement ne concernerait que le gaz utilisé pour produire de l'électricité, à l'image de ce qui se fait déjà en Espagne et au Portugal. Les deux pays étant très peu connectés aux réseaux énergétiques européens en raison de leur géographie, ils ont obtenu il y a quelques mois une dérogation leur permettant d'encadrer les prix du gaz utilisé dans la production d'électricité. Un dispositif qui fonctionne puisque les prix ont baissé depuis.

L'idée de la Commission européenne serait de généraliser ce mécanisme à l'ensemble des 27. Sachant que le gaz qui sert à produire l'électricité représente tout de même 20% du gaz consommé en Europe, cela pourrait permettre aux industriels de voir leurs factures baisser dans des proportions non négligeables.

Corridors de prix

La Commission européenne a longtemps hésité avant de faire cette proposition. Notamment en raison de l'hostilité des gros acheteurs européens de gaz, Allemagne en tête, qui craignent de voir les producteurs couper leurs livraisons si les prix sont trop bas. Mais un relatif consensus des 27 semble s'être imposé depuis.

Outre l'encadrement des prix du gaz pour la production d'électricité, Bruxelles veut mettre en place des "corridors de prix" avec les deux grands gagnants de la crise énergétique en Europe: la Norvège, devenue premier fournisseur de gaz de l'UE (26% des livraisons, +8 points depuis le début de l'année) et les Etats-Unis (15%).

Si les Européens sont très heureux d'avoir trouvé dans l'urgence ces deux fournisseurs pour remplacer la Russie, ils souhaitent désormais négocier avec eux des prix plus raisonnables que ceux du marché. Un pari risqué selon les gros acheteurs de gaz en Europe qui craignent que les vendeurs norvégiens et américains ne se détournent du Vieux continent pour vendre leur gaz ailleurs si les prix sont trop bas.

Jeudi, Emmanuel Macron s'était dit prêt à négocier avec les deux pays: "On va dire avec beaucoup d'amitié à nos amis américains, nos amis norvégiens, 'vous êtes super, vous nous fournissez de l'énergie, du gaz, mais il y a un truc qui peut pas marcher très longtemps, c'est qu'on ne peut pas payer, nous, le gaz quatre fois plus cher que vous vous le vendez à vos industriels", avait-il déclaré.

Thomas Sasportas avec Paul Louis