L'UE prolonge la suspension de sa riposte aux droits de douane de Trump (mais ne l'abandonne pas)

Ursula Von der Leyen le 13 septembre 2023 à Bruxelles. - FREDERICK FLORIN / AFP
Ursula von der Leyen entend continuer à discuter avec Donald Trump. Au lendemain de l'annonce par le président américain de droits de douane de 30% sur les importations du bloc à partir du 1er août, la présidente de la Commission européenne a annoncé ce dimanche 13 juillet que l'UE allait également prolonger la suspension des contre-mesures tarifaires visant les États-Unis "jusqu'au début du mois d'août".
"Les États-Unis nous ont envoyé une lettre avec des mesures qui entreraient en vigueur sauf s'il y a une solution négociée, c'est pourquoi nous prolongerons également la suspension de nos contre-mesures jusqu'au début du mois d'août", a déclaré Ursula von der Leyen.
Cette première liste de droits de rétorsion sur des produits américains d'une valeur d'environ 21 milliards d'euros était jusqu'ici suspendue jusqu'au mardi 15 juillet à minuit. Ursula von der Leyen entend donc poursuivre les négociations devant éviter l'imposition unilatérale de barrières douanières élevées par les États-Unis.
Jusqu'ici, Bruxelles tentait d'obtenir un premier accord prévoyant un tarif douanier se situant autour de 10% et bataillait pour obtenir des allègements dans des secteurs importants comme l'aéronautique et l'automobile. Malgré le coup de semonce de Donald Trump, les discussions pourraient se poursuivre d'ici le 1er août.
Possible riposte
La présidente de la Commission européenne a toutefois indiqué ce dimanche que l'UE continuait à préparer des "contre-mesures", lors d'une conférence de presse annonçant un "accord politique" sur un accord commercial avec l'Indonésie. "Nous sommes pleinement préparés", a-t-elle ajouté.
L'Union européenne a "les outils" pour se défendre face aux droits de douane américains, en visant notamment les "services" que les États-Unis exportent aux Européens, a défendu dimanche Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne.
"L'UE a toujours cherché une solution négociée. Mais au besoin, elle a aussi les outils pour défendre ses intérêts", a-t-elle déclaré lors d'une interview à La Tribune Dimanche, dans la ligne de la déclaration d'Ursula von der Leyen la veille.
"Reste à savoir si nous sommes prêts à faire quelque chose", a-t-elle toutefois déclaré à La Tribune Dimanche.
De son côté, le ministre allemand des Finances a indiqué que des mesures "décisives" pour contrer les droits de douane américains seront nécessaire si les négociations avec Washington n'aboutissent pas à un accord "juste".
Lars Klingbeil a fait valoir dans le journal Sueddeutsche Zeitung que des "négociations sérieuses et orientées vers des solutions" avec les États-Unis étaient encore nécessaires, mais qu'en cas d'échec, l'Union européenne aurait besoin de "contre-mesures décisives pour protéger les emplois et les entreprises en Europe".