"L'économie avancée qui a le plus crû dans le monde": l'Espagne garde la cadence, son gouvernement relève encore sa prévision de croissance à 2,7% en 2025

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'adresse aux journalistes lors d'une conférence de presse le 28 janvier 2025 au palais de La Moncloa à Madrid. - Borja Puig de la Bellacasa / LA MONCLOA
Le ministre espagnol de l'Économie Carlos Cuerpo a annoncé ce mardi une révision à la hausse de la prévision de croissance du PIB du pays en 2025, à 2,7%, contre 2,6% auparavant.
"Je pense qu'il s'agit d'une prévision prudente par rapport à ce que nous pouvons espérer", a ajouté Carlos Cuerpo lors de la conférence de presse qui a suivi le conseil des ministres:
"L'économie espagnole présente toujours des signes clairs de vigueur, aussi bien à court terme qu'à moyen terme, et nous continuons d'accumuler, jour après jours, les bonnes nouvelles économiques". Déjà en début d'année, le gouvernement espagnol avait relevé sa prévision de croissance à 2,6%, contre 2,4% précédemment.
"En 2024, l'Espagne a été l'économie avancée qui a le plus crû dans le monde et, selon les prévisions pour cette année 2025, on s'attend à ce que cela reste le cas", s'est félicité Carlos Cuerpo.
L'Espagne, moteur économique de l'Europe
De son côté, la Banque d'Espagne a également relevé ce mardi sa prévision de croissance pour 2025 à 2,6%, soit deux dixièmes de plus que ce qui était précédemment projeté, grâce à la performance plus favorable que prévu de la quatrième économie de la zone euro.
"L'économie espagnole (...) continue de montrer une remarquable capacité de résilience dans le contexte international actuel et a enregistré au deuxième trimestre un comportement plus favorable que prévu", a déclaré la Banque d'Espagne dans la dernière mise à jour de ses projections macroéconomiques.
Après une croissance de 3,2% en 2024, l'Espagne a maintenu son rythme de croissance en début d'année, avec une augmentation de 0,6% au premier trimestre et de 0,7% au deuxième, enchaînant ainsi huit trimestres consécutifs avec une hausse du PIB supérieure à 0,6%.
La performance de ce dernier trimestre, très au-dessus de celle de la zone euro, où la croissance entre avril et juin a été de 0,1%, a surpassé les projections de la Banque d'Espagne, qui peu de temps auparavant avait revu à la baisse ses perspectives pour 2025 en raison des incertitudes de l'économie mondiale. "L'Espagne a des perspectives positives jusqu'à l'année 2028, avec une croissance robuste, équilibrée et soutenue sur des bases solides (...) malgré le contexte international complexe", s'est félicité Carlos Cuerpo.
L'exposition de l'Espagne au bras de fer commercial qui a opposé Etats-Unis et Europe jusqu'à l'accord trouvé en juillet autour d'une taxe de 15% sur les produits européens exportés aux Etats-Unis, est cependant "faible par rapport à plusieurs de (ses) partenaires européens, car à peine 5% des exportations espagnoles se font en direction des Etats-Unis", avait rappelé le ministre à l'AFP mi-juin.
L'Espagne importe plus qu'elle n'exporte aux Etats-Unis
D'après la Banque d'Espagne, le pays a exporté l'an dernier pour 16,2 milliards de biens aux Etats-Unis, son sixième partenaire commercial. Un niveau inférieur à celui des importations, qui ont atteint 26,8 milliards d'euros.
"Même si l'économie espagnole a bien réussi à surmonter jusqu'à maintenant l'environnement international complexe et le haut degré d'incertitude entourant les politiques économiques, on ne peut exclure une éventuelle détérioration du contexte extérieur ou que cette incertitude ait un impact plus négatif que celui observé jusqu'à présent", a toutefois mis en garde la Banque d'Espagne mardi.
Cette dernière a également revu du reste à la hausse ses prévisions d'inflation pour 2025, à 2,5% (+0,1 point).
"Les citoyens, dans leur quotidien, lorsqu'ils vont au supermarché, voient des niveaux de prix beaucoup plus élevés qu'il y a à peine quelques années. Bien que l'évolution des prix se soit déjà modérée, ces niveaux restent élevés", a reconnu Carlos Cuerpo.
"La croissance est une condition nécessaire mais pas suffisante. (...) Nous devons être capables de faire en sorte que cette croissance se traduise par une amélioration au quotidien pour les citoyens", a-t-il insisté: "Nous avançons dans la bonne direction, mais il reste du chemin à parcourir".