Blanchiment d'argent: sur liste noire de l'UE, Monaco est désormais considéré comme un pays "à haut risque"

Monaco (illustration) - ANDREJ ISAKOVIC / AFP
Le Rocher sur "liste noire". La Commission européenne a annoncé ce mardi 10 juin l'ajout de Monaco à sa liste de pays à "haut risque" en matière de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme.
Selon la Commission, les pays et territoires figurant sur cette liste présentent "des carences stratégiques dans leurs régimes nationaux de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme".
"L’identification et l’énumération des juridictions à haut risque restent un outil essentiel pour préserver l’intégrité du système financier de l’UE", a déclaré Maria Luís Albuquerque, commissaire européenne aux services financiers.
Des contrôles renforcés
L'exécutif européen s'est aligné sur la liste du Groupe d'action financière (Gafi), organisme international chargé d'évaluer l'action des États en matière de lutte contre le blanchiment. Monaco y figurait depuis l'été 2024.
L'an dernier, le Gafi avait notamment critiqué le manque d'efforts en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de fraude fiscale commis à l'étranger, de saisie des avoirs criminels à l'étranger ou d'application de sanctions efficaces et dissuasives.
Cette mesure expose la principauté à des contrôles renforcés des places financières, mais aussi des marchands d'art, des commissaires-priseurs. Quant aux établissements financiers internationaux, ils doivent mettre en place des mesures de surveillance complémentaires.
Monaco "déterminé" à mettre en place des mesures
Un certain nombre de pays tiers ont été ajoutés à la liste (Algérie, Angola, Côte d'Ivoire, Kenya, Laos, Liban, Monaco, Namibie, Népal et Venezuela), tandis que d'autres ont été radiés (Barbade, Gibraltar, Jamaïque, Panama, Philippines, Sénégal, Ouganda et Émirats arabes unis).
Dans un communiqué mardi, le gouvernement monégasque "a pris acte de cette mise à jour attendue qui conduirait au placement de Monaco sur la liste de l'Union européenne, ce qui suppose toutefois que le Parlement européen ou le Conseil de l'UE n'en décident pas autrement".
Les eurodéputés et les Etats membres peuvent en effet contester cette nouvelle liste dans un délai maximum de deux mois. La Principauté a aussi souligné sa "détermination" à mettre en place des mesures pour sortir de la liste grise du Gafi.
Le Gouvernement monégasque "tient à réaffirmer l’engagement permanent des services et autorités concernés par la mise en place des actions convenues avec le GAFI", a-t-il ajouté sur X.