"Une diminution significative des recettes" à l'origine de la hausse du déficit public selon l'OFCE

Le ministère de l'Économie et des Finances à Bercy, en octobre 2024. - JOEL SAGET
Le creusement du déficit public français depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à la tête de l'Etat s'explique par la baisse du taux des prélèvements obligatoires, affirme une note de l'OFCE, un centre de recherche rattaché à Sciences Po Paris.
Les économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) réfutent en parallèle une dérive des dépenses publiques sur la période, dans ce document de travail publié vendredi, alors que François Bayrou doit préciser les pistes d'économies budgétaires la semaine prochaine.
La dégradation des finances publiques françaises "n'est pas attribuable à une augmentation plus marquée des dépenses publiques (...), mais plutôt à une diminution significative des recettes publiques", résument-ils.
Résultat, l'écart en matière de déficit, et donc d'accroissement de la dette, se creuse depuis 2019 avec nos voisins de la zone euro.
La suppression de la taxe d'habitation pour les ménages et la baisse des cotisations sociales patronales pour les entreprises sont les principaux facteurs de baisse des prélèvements obligatoires, selon l'OFCE.
Vers une forte hausse du chômage
Dans ses nouvelles simulations, basées sur le plan budgétaire et structurel à moyen terme (PSMT) transmis en octobre dernier à la Commission européenne et actualisé en avril, le pic de la dette serait atteint en 2029, à 121,7% du PIB.
L'OFCE s'attend par ailleurs à ce que le taux de chômage, actuellement à 7,4%, grimpe à 8,1% cette année et à 8,9% en 2026, pour se stabiliser ensuite à 9% en 2027 pour trois ans, avant de décroître en 2030. De son côté, l'Insee anticipe une remontée du taux de chômage à 7,7% fin 2025.
"L'ajustement nécessaire à long terme pour stabiliser la dette à 110% du PIB est estimé à (...) environ 100 milliards d'euros de 2025", précisent également les économistes.
La Cour des comptes estimait début juillet à près de 105 milliards d'euros les efforts nécessaires (économies de dépenses ou recettes supplémentaires) pour ramener le déficit public sous les 3% du PIB en 2029, comme l'ambitionne le gouvernement.
Le Premier ministre François Bayrou doit dévoiler mardi après-midi son plan de redressement des finances publiques, avec comme objectif de dégager 40 milliards d'euros d'économies dans le budget 2026 qui sera examiné au Parlement à l'automne.