Transports publics dégradés, magasins pillés... quel sera le montant de la facture des émeutes?

De vendredi à samedi, une nouvelle nuit d’émeutes a éclaté dans l’Hexagone en réaction à la mort du jeune homme de 17 ans Nahel, tué par un tir de policier ce mardi à Nanterre (Hauts-de-Seine) après un refus d’obtempérer. De nombreuses dégradations dans plusieurs villes de France ont été recensées, notamment de commerces, de voitures et de transports publics.
S'il est encore trop tôt pour estimer le coût global, quelques détails sur la facture que doivent assumer les opérateurs de transport public ont déjà été partagés. Combien vont-ils devoir mettre à la poche?
Des bus et des tramways incendiés
Des bus endommagés à Paris, à Dijon, à Nantes, à Lyon ou encore à Toulouse… À mesure que les émeutes continuent d’essaimer plusieurs villes françaises, le nombre de dégradations ne cessent d’augmenter. À Aubervilliers, par exemple, 12 carcasses de bus ont été retrouvées calcinées dont des articulés hybrides Heuliez GX 437. Des modèles à 220 000 euros à l’unité qui font logiquement très vite grimper la facture.
À Clamart, dans le département des Hauts-de-Seine, c’est toute une rame de tramway qui a été entièrement brulée. Le coût de remplacement et de réparation est déjà estimé à plus de 5 millions d’euros. De plus, au-delà du coût engendré par les dégradations matérielles, la facture s’alourdit également depuis l’instauration d’un couvre-feu dans certaines communes, paralysant les services de transport et induisant une perte de chiffre d’affaires pour les restaurants, bars et autres commerces accueillant du public en soirée.
Des factures qui peuvent peser sur le contribuable
Évidemment, des mécanismes d’indemnisation sont d’ores et déjà enclenchés par les compagnies d‘assurance. Mais ces dernières ont également la possibilité de se retourner contre l’État en l’estimant responsable des dommages résultant de crimes et de délits par force ouverte, par violence ou par attroupement.
Les gestionnaires de moyens de transports publics - comme privés - peuvent donc demander à l’État d’assumer une partie du préjudice mais encore faut-il obtenir gain de cause. En 2005, à la suite des émeutes à Clichy-sous-Bois, l’Etat avait par exemple évité ce cas de figure et résultat: la commune avait dû recalculer ses impôts locaux en rognant sur les autres postes de dépense.