Surplus des retraites complémentaires: "ce n'est pas l'argent du gouvernement", dit la CFDT

Les milliards d'euros de réserve détenus par le régime de retraites complémentaires des salariés du privé ne sont "pas l'argent du gouvernement", qui "n'a donc pas à piocher" dedans, a déclaré ce jeudi la numéro un de la CFDT.
"C'est l'argent des salariés du secteur privé, dédié à leurs retraites complémentaires, géré par les organisations syndicales et patronales. Donc, l'Etat n'a pas son mot à dire", a dit Marylise Léon sur France 2, face au souhait du gouvernement d'en prélever une partie comme participation au relèvement du montant des petites retraites du régime général.
"Ce n'est pas l'argent du gouvernement" et "le gouvernement n'a pas à venir piocher, a-t-elle ajouté. Sinon, cela veut dire que le gouvernement estime que lorsqu'il y a de l'argent quelque part, il peut aller se servir. C'est surtout ça qui pose problème et qui m'interroge" sur "sa capacité à gérer correctement les affaires".
Mise en péril l'Agirc-Arrco
L'exécutif réclame d'ici 2030 un à trois milliards d'euros annuels au régime de retraites complémentaires des salariés du privé, l'Agirc-Arrco, qu'il a d'abord présentés comme une participation au relèvement du minimum contributif (petites pensions) prévu par sa réforme des retraites, pour finalement évoquer un devoir de "solidarité" entre régimes en vue d'un "retour à l'équilibre" global. Il menace sinon de se servir dans les caisses.
Il argue de la bonne santé financière du régime, ses 68 milliards d'euros de réserves, et des nouvelles recettes apportées par la réforme des retraites (estimées par l'Agirc-Arrco à 22 milliards sur quinze ans).
D'après les partenaires sociaux, une telle ponction mettrait en péril l'Agirc-Arrco et ses capacités à augmenter les pensions à l'avenir. Le régime fonctionne aussi avec une "règle d'or" qui impose de conserver six mois de versements d'avance en réserve, sur un horizon de 15 ans.
La CFDT et les autres syndicats sont tombés d'accord dans la nuit de mercredi à jeudi, avec les organisations patronales, sur un relèvement de 4,9% des pensions complémentaires des ex-salariés du privé. Autre décision: la suppression du malus, instauré en 2019, qui visait à inciter les salariés à travailler un an de plus, alors même qu'ils avaient atteint l'âge légal de départ et la durée de cotisation requise.