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Retraites: opposée à la ponction des recettes de l'Agirc-Arrco, Marylise Léon plaide pour une "réforme globale"

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Invitée sur le plateau de Public Sénat, la secrétaire générale de la CFDT a rappelé son opposition à une ponction des recettes des retraites complémentaires du privé pour renflouer le régime général.

Le gouvernement va-t-il puiser plus d'un milliard d'euros dans les retraites complémentaires? Cette mesure inflammable ne figure pas explicitement dans le budget de la Sécurité sociale, mais son ombre plane sur son examen à l'Assemblée nationale qui débute aujourd'hui.

La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon réaffirme ce mardi matin la fin de non-recevoir émise par les partenaires sociaux en réponse à cette demande de l'exécutif.

"On a conclu un accord avec du plus pour les 13 millions de retraités qui bénéficient de la retraite complémentaire, une revalorisation des pensions à hauteur de 4,9%, la fin du malus, la possibilité d'avoir du cumul emploi-retraite", a-t-elle insisté sur Public Sénat.

"Ca serait un sacré contre-signal de la part d'un gouvernement qui nous dit qu'il change de méthode, qu'il veut du dialogue avec les organisations syndicales et patronales et qui veut que chacun prenne ses responsabilités."

Face aux arguments avancés par le gouvernement pour justifier une telle ponction, la représentante syndicale renouvelle ses critiques à l'encontre de la récente réforme des retraites.

"Le gouvernement n'est pas tout à fait cohérent car il nous dit qu'avec une réforme paramétrique, les bénéfices de cette mesure atterissent dans le régime complémentaire mais dans ce cas-là, il vallait mieux faire une réforme globale et systémique comme ce fut le cas en 2019 où on avait commencé à en discuter", regrette-t-elle, dénonçant une réforme injuste "pour les personnes qui ont des petits revenus, qui ont commencé tôt à travailler et qui sont exposés à des critères de pénibilité."

"La CFDT reste convaincue que la meilleure des réformes [est] celle qui remettrait à plat l'ensemble des régimes."

Des perspectives économiques de l'exécutif "extrêmement optimistes"

La successeure de Laurent Berger s'est également exprimée sur la réforme du RSA "qui a une approche qui ne nous convient pas". "Nous sommes en accord avec cet objectif du plein-emploi mais la méthode ne nous paraît pas être la bonne, a-t-elle indiqué, plaidant pour un dialogue à tous les niveaux et notamment à l'échelle locale. On considère que l'ensemble des personnes au RSA sont destinées à rechercher et trouver un emploi sauf qu'on sait qu'un certain nombre de personnes ont des difficultés en termes de mobilité, de logement."

"Une suspension du RSA peut avoir des conséquences absolument dramatiques pour des personnes qui touchent 607 euros par mois."

Sur la question de l'assurance-chômage, Marylise Léon s'est dit ouverte "à ce que les excédents de l'Unédic soient ponctionnés et orientés vers l'emploi."

"La négociation se fait avec des perspectives économiques qui nous paraissent extrêmement optimistes, déplore-t-elle cependant. On sait qu'on ne sera pas à un taux de chômage de 5% car la conjoncture économique ne s'y prête pas."
Timothée Talbi