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Retraites: "Nous allons bâtir un système vraiment universel", promet Edouard Philippe

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Pour le Premier Ministre, le système de retraite actuel est profondément injuste. Il promet donc qu'après la réforme des retraites, un euro cotisé ouvrira les mêmes droits à tous. Seules les personnes nées après 1963 seront concernées par ces changements.

"Le système n'est pas très loin de l'équilibre. Faut-il ne rien faire ?", s'interroge faussement le Premier Ministre devant le Conseil économique et social.Il rappelle ensuite que l'évolution de la population où le nombre de retraités ne fait qu'augmenter et le nombre d'actifs pour financer les retraites reculer. Mais pour justifier le réforme à venir, il met surtout en avant l'injustice du système. "Le sujet est plus qu'un sujet d'équilibre comptable, c'est un sujet de justice entre les générations".

"Les jeunes sont de plus en plus convaincus qu'ils ne bénéficieront pas de retraite. Or moins ils ont confiance dans le système moins ils accepteront d'y contribuer, fragilisant en cela la situation des retraités actuels.

85% du smic au minimum

Le système actuel est aussi injuste avec les femmes " car il reproduit très largement les inégalités salariales", pointe-t-il du doigt. Et de citer aussi ceux qui ont des inégalités dans leur parcours professionnel, ceux qui sont éloignés de l'emploi. L'opacité du système est aussi néfaste, notamment quand on change de statut et de régime, entre le privé et le public.

Pour éviter tous ces écueils "nous allons vraiment bâtir un système universel qui pour un euro cotisé ouvre les mêmes droits à tous que l'on soit ouvrier, commerçants, chercheurs, agriculteurs, médecin ou entrepreneur", fait valoir Edouard Philippe. Ce qui mettre fin aux régimes spéciaux et aux dérogations qui ont actuellement lieu.

Ce système renforce la redistribution au plus modestes, clame Edouard Philippe "qui leur garantisse une pension au moins égale à 85% su Smic pour une carrière complète".

Il met aussi en avant un traitement identique entre les femmes et les hommes, pour mettre fin aux inégalités de pensions. "Un système qui protège aussi les actifs qui ont des carrières heurtées ou incomplètes pour que la précarité du présent ne s'ajoute pas comme une double peine, une précarité future", promet-il. Chacun gardera une visibilité sur ses acquis, puisqu'à tout moment, chaque Français pourra voir son nombre de points.

La pénibilité du travail sera prise en compte

"Un système par points c'est un système par répartition où les travailleurs payent les pensions des retraités. C'est un système plus lisible pour tous et d'abord pour les assurés avec un principe simple : chaque heure travaillée se traduit pas l'attribution de points", rappelle Le Premier Ministre. 

Pour comparaison, dans le système par annuité une personne qui travaille moins de 150 heures par trimestre ne s'ouvre aucun droit.

"Nous devons mettre en place des garanties pour déterminer qui fixera la valeur du point et dans quelles conditions", assure Edouard Philippe. Certains garde-fous sont déjà garantis : l'exercice de métiers pénibles ou dangereux sera pris en compte. De même ceux qui ont commencé à travailler avant l'âge de 20 ans partiront plus tôt.

Le nouveau système devrait être mis en oeuvre en 2025, selon les préconisations du haut commissaire Jean-Paul Delevoye. "Mais cela ne veut pas dire que tout va changer pour le monde du jour au lendemain. Le rapport préconise une entrée en vigueur progressive", rappelle Edouard Philippe.

L'entrée dans le nouveau système ne concernera que les personnes nées après 1963, "au plus tôt". Les actifs proches de la retraite n'auront donc pas à subir un chamboulement de leurs droits. Les droits acquis dans le régime actuel seront conservés. 

Durée ou âge ?

Le déploiement du nouveau système sera lui aussi progressif : "La convergence entre les systèmes devraient durer 15 ans, selon les préconisations de Jean-Paul Delevoye. Ce qui veut dire que le nouveau système ne s'appliquerait pleinement qu'à partir de 2040", précise Edouard Philippe, ce qui veut dire que le gouvernement veut se "donner tout le temps nécessaire". Pour cela, il n'est pas exclu que le temps de transition soit plus long pour certaines professions ou que l'on repousse les tranches d'âges concernées pour certains régimes. 

Quant à l'âge de départ, celui "de 62 ans est un âge minimal de départ, et non l'âge du taux plein pour tous. Les travaux du conseil général des retraites montre qu'il va continuer à augmenter", précise Edouard Philippe.

Les concertations à venir doivent donc évaluer les avantages et inconvénients des systèmes basés sur l'âge de départ et sur la durée de cotisations "et pourquoi pas les faire évoluer pour se rapprocher et se renforcer", propose-t-il. Une mission va être montée pour faire des propositions en ce sens.

C.C.