Retraites: Edouard Philippe estime que sans réforme "quelqu'un d'autre en fera une demain vraiment brutale"

Un gouvernement qui renoncerait à réformer les retraites aujourd'hui exposerait la France à une réforme "très brutale" plus tard, assure le Premier ministre Edouard Philippe , à trois jours de l'annonce de son plan complet.

Face au mouvement de protestation contre la réforme des retraites, le Premier ministre reste ferme. "Je suis déterminé à mener la réforme à son terme et très soucieux de le faire en respectant les gens et en répondant à leurs inquiétudes", a expliqué le chef du gouvernement au Journal du Dimanche. 

Edouard Philippe, qui doit livrer mercredi les détails du plan visant à unifier les 42 régimes de retraite actuels, promet que l'exécutif "pourra apporter des réponses extrêmement positives pour beaucoup de gens qui subissent des injustices dans le système actuel : les femmes, les agriculteurs, et ceux qui ont des parcours hachés notamment". Et selon lui, "si on ne fait pas une réforme profonde, sérieuse, progressive aujourd'hui, quelqu'un d'autre en fera une demain brutale, vraiment brutale".

Une réunion de travail dimanche à l'Elysée

"Je ne crois pas aux annonces magiques", affirme Edouard Philippe en rappelant que mercredi, il expliquera "avec beaucoup de détails, le dispositif qu'[il] veut construire". Des réunions autour du projet gouvernemental de réforme des retraites se succèdent ce week-end à Matignon, avant que le Premier ministre ne présente, mercredi à midi, le projet de réforme dans son "intégralité".

Ce dimanche soir, une cellule de crise se réunira à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron et d'Edouard Philippe avec tous les ministres concernés par le projet de réforme. Selon l'entourage du Président, cette "réunion de travail" vise préparer "les échéances du début et milieu de semaine". Avant les annonces de mercredi, Agnès Buzyn et Jean-Paul Delevoye présenteront lundi les conclusions de la concertation relancée en septembre par le gouvernement.

De son côté Philippe Martinez affiche également de la fermeté. "Nous tiendrons jusqu'au retrait" de la réforme des retraites, prévient dans un entretien au Journal du dimanche le secrétaire général de la CGT en soulignant que "si enlisement il y a, c'est le gouvernement qui l'aura décidé".

Pascal Samama avec AFP