Départ à la retraite: mode d’emploi pour faire valoir vos droits et éviter les déconvenues

La réforme des retraites pousse beaucoup de Français à vérifier leurs droits actuels et à utiliser à cette fin les simulateurs. Et notamment le plus abouti les plus complet: le très officiel portail info-retraites.fr, difficilement accessible ces derniers jours. Parce que, le rappeler est essentiel, en matière de retraite chaque cas est particulier. Voici donc quelques pistes pour bien la préparer.
Première règle de base: la retraite n’est pas automatique. C’est à vous de décider le moment où vous voulez faire valoir vos droits, à partir du moment où vous avez atteint l’âge légal (ou le départ anticipé) qui s’applique dans votre cas, en prenant en compte l’évolution du montant de la pension ou des pensions qu’on va percevoir selon la date de départ décidée. D’où l’intérêt de faire une estimation en ligne sur info-retraite.fr, sachant que la réforme toujours pas votée aura une incidence sur le montant aujourd’hui indiqué.
S'y prendre 6 mois à l'avance
Une fois qu’on a décidé de la date à partir de laquelle on va devenir retraité, il faut faire sa demande en tenant compte du fait que le dossier ne peut être traité en quelques semaines. Il faut prévoir au moins quatre mois. Et pour être sûr de bien toucher sa première pension à la date où on a prévu de quitter son emploi, le plus sûr c’est de faire sa demande six mois à l’avance.
Mais avant d’en arriver là, il faut aussi vérifier que toute la carrière a bien été prise en compte. Dans l’idéal cette tâche fastidieuse peut se faire à partir de 55 ans. Vous prenez votre CV en essayant de retrouver les plus anciennes versions, où sont généralement mentionnés vos jobs étudiant et vous ouvrez le classeur où vous avez sagement rangé vos bulletins de salaires.
Les périodes de chômage donnent droit à des trimestres
L’objectif est de vérifier si le relevé de carrière mise en ligne sur votre espace personnel info-retraite.fr prend bien en compte tous les emplois rémunérés que vous avez occupés mais également les autres périodes prises en compte dans le calcul du nombre de trimestres à valider pour percevoir une retraite à taux plein. Parmi ces périodes figure le chômage. Si entre deux postes vous avez été inscrit à Pôle Emploi, cela va compter pour votre retraite, selon des règles un peu complexes.
Pour résumer si vous avez touché des allocations, ce sera un trimestre pour cinquante jours indemnisés. Et si vous n’avez pas, ou plus, droit à une allocation, vous continuez quand même à cumuler des trimestres à condition de ne pas avoir démissionné de votre poste. Leur nombre va dépendre de nombreux critères, dont l’âge, mais pour simplifier cela va de quatre à vingt.
Appelé sous les drapeaux ou objecteur de conscience, pas de différence
Il en va de même si vous avez été mis en arrêt longue maladie. La règle dans ce cas, c’est 1 trimestre pour 60 jours indemnisés avec évidemment un maximum de quatre trimestres par an. Même principe pour les personnes qui touchent une pension d’invalidité.
Et puis il y a éventuellement votre service militaire, qui va vous permettre de "valider" un trimestre pour 90 jours sous les drapeaux, avec là encore évidemment un maximum de quatre trimestres par an. Et c’est la même chose pour les objecteurs de conscience.
Jusqu'à huit trimestres par enfant
Mais il y a aussi, pour les parents, les enfants qu'on a élevé. Qu'il s'agisse du congé maternité ou adoption, du congé parental et plus largement d'une partie du temps qu’on a décidé de consacrer à l’éducation de ses enfants en arrêtant de travailler, le système français prévoit d'accorder aux actifs des trimestres compensatoires, jusqu'à huit par enfant.
On le voit, en dehors des études non rémunérées, des césures pour convenances personnelles (tour du monde ou retraite spirituelle) et du RSA qui n’ouvre pas de droit direct à la retraite, les possibilités d’ajouter des trimestres dans le décompte de sa carrière ne manquent pas. Raison de plus pour n’en oublier aucune.
