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Reçues à Matignon, les organisations patronales ne sont pas prêtes à lâcher du lest

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Après les syndicats, les organisations patronales sont à leur tour reçues à Matignon. Elisabeth Borne recevra le Medef et la CPME ce lundi, en fin d'après-midi. Si les syndicats attendent beaucoup des organisations patronales, le patronat considère, lui, qu'il en a déjà beaucoup fait.

Les organisations patronales sont reçues à Matignon ce lundi. Et ils ne comptent pas faire le dos rond. "On n'y va pas à la corde au cou! Ce n'est pas parce qu'il y a eu une réforme des retraites, qu'on est prêt à lâcher quoi que ce soit", résume l'un des responsables de la CPME. Si les syndicats ont multiplié les revendications auprès de la Première ministre, les organisations patronales, elles, rejettent quasiment toutes leurs demandes.

Le patronat reste campé sur ses positions

Augmenter les salaires ? Les entreprises l'ont déjà fait rétorque le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. Selon l'Urssaf, le salaire moyen par tête, primes incluses, a progressé de 5,8 % l'an dernier. Ce qui correspond peu ou prou à l'inflation. Quant à la CPME, elle considère que c'est un sujet qui relève de chaque entreprise, au cas par cas.

Les entreprises considèrent aussi qu'elles ont déjà beaucoup fait en ce qui concerne l'organisation du temps de travail, avec la mise en place du télétravail notamment. Les organisations patronales ne veulent pas entendre parler de la semaine de 4 jours.

"Cela ne fera que renforcer la pression sur les salariés", selon l'un des responsables de la CPME.

Quant au compte-épargne temps universel, réclamé par la CFDT, les petites et moyennes entreprises sont là encore plus que réservées, à cause du coût du dispositifs et de la gestion des effectifs. "Dans une entreprise de moins de 10 salariés, on ne peut pas se permettre d'avoir un salarié qui s'absente plusieurs mois", explique un responsable patronal.

La pénibilité, sujet de discorde entre syndicats et patronat

Autre sujet de divergence entre patronat et syndicats: la pénibilité. Hors de question pour les organisations patronales de réintégrer les trois critères qui avaient été supprimés du compte pénibilité. Elles sont prêtes, en revanche, à mettre en place des dispositifs de prévention et à permettre aux salariés concernés de partir plus tôt à la retraite, mais uniquement sur visite médicale et pas de façon automatique.

Les organisations patronales sont prêtes en revanche à débattre de l'emploi des seniors. La CPME propose une solution à mi-chemin entre incitation et contrepartie. Elle suggère de supprimer les cotisations chômage pour l'emploi des salariés les plus âgés, à partir de 57 ans, voire 60 ans. En contrepartie, les entreprises seraient obligées de rembourser ces exonérations si elles se séparent du salarié concerné avant sa retraite.

Caroline Morisseau