"Populiste", "d'une grande violence": François Hommeril étrille le projet de réforme de l'assurance chômage

"Personne ne comprend plus rien au calendrier parce qu'aucune forme n'est respectée". A la veille de concertations entre partenaires sociaux et la ministre du Travail sur la réforme visant à durcir l'assurance chômage, François Hommeril a tiré à boulets rouges sur le texte du gouvernement:
"Tout est totalement ficelé pour une réforme totalement populiste: désigner les chômeurs comme boucs émissaires des problématiques économiques que rencontre le gouvernement aujourd’hui, et par ailleurs, si possible, piquer un peu d’argent dans la caisse", a expliqué le président de la CFE-CGC sur BFM Business.
Il en a profité pour dénoncer l'hypocrisie dont fait preuve l'exécutif à l'encontre des syndicats: "L’usage veut que dans la perspective d’un projet législatif le gouvernement reçoive les partenaires sociaux dans ce qu’on appelle une 'phase de concertations': le gouvernement met sur la table un projet dont on sait que peu de choses peuvent être changées mais on peut intervenir, faire des remarques utiles au débat", a expliqué le président de la CFE-CGC.
"En l'occurrence, ce n'est pas du tout comme cela que ça se passe", a-t-il regretté, assurant que "le gouvernement a déjà prévu son texte" et qu'"il n'en changera pas". "Il habille la démarche d'un certain nombre de rencontres pour la photo, pour pouvoir dire 'J'ai rencontré les syndicats' (...). Mais ça, ça ne marche plus parce qu'on n'est pas dupes", a-t-il poursuivi.
"Mesure d'une grande violence"
Fin mars, le Premier ministre Gabriel Attal avait énuméré trois leviers possibles pour réformer l'assurance chômage: durée d'indemnisation, niveau d'indemnisation et condition d'affiliation, c'est-à-dire le temps qu'il faut avoir travaillé pour être indemnisé. Sur ce dernier paramètre, parmi les pistes évoquées figure le fait qu'il faudra avoir travaillé neuf mois sur les deux dernières années, et non plus six.
Pour François Hommeril, il s'agit d'une "mesure d'une grande violence qui consiste à spolier les assurés". "Le truc du gouvernement, c'est de traquer ceux qui profitent. Mais moi aussi je pourrais faire ma liste de ceux qui profitent, qui transforment les aides directes d'État en dividendes ou en rachats d'actions et là, ça se chiffre en milliards", a conclu le président de la CFE-CGC.