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Assurance-chômage: le patron du Medef défend une "réforme pour le plein emploi"

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Invité de la matinale de France Inter, Patrick Martin a réaffirmé le soutien de l'organisation patronale à une nouvelle réforme de l'assurance-chômage tout en invitant le gouvernement à aller plus loin sur l'orientation et la formation des jeunes ainsi que sur l'emploi des seniors.

Un soutien peu surprenant pour le gouvernement dans son nouveau projet de réforme de l'assurance-chômage. Le président du Medef Patrick Martin s'est exprimé au micro de France Inter sur ce nouveau texte autour du régime qui en a déjà connu plusieurs au cours des dernières années. "Nous sommes en soutien d'une nouvelle réforme de l'assurance-chômage, a-t-il souligné. Si elle peut déjà reprendre ce sur quoi nous nous étions accordés en novembre dernier avec les syndicats dont une baisse des cotisations patronales, ce serait pas mal. Il faut avancer sur ce terrain-là."

"Le taux d'emploi est la mère de toutes les batailles et nous sommes alignés avec le gouvernement de ce point de vue. Si nous rejoignons le taux d'emploi de l'Allemagne, nous générons 100 milliards de recettes fiscales et sociales supplémentaires [...] C'est avant tout une réforme pour le plein-emploi."

Les curseurs sur lesquels agirait le gouvernement dans le cadre de cette réforme ne sont pas encore précisément arrêtés mais selon Les Echos, il pourrait s'agir de conditionner le versement de l'allocation chômage à huit mois de travail au cours des 20 derniers au lieu de six mois de travail sur les deux dernières années actuellement. "C'est une option envisageable et elle générerait des économies significatives, estime Patrick Martin. Il faudra simplement être attentif à ce que les jeunes qui n'ont pas le même accès à l'emploi ne soient pas pénalisés par une telle mesure."

"Une fiction de gestion paritaire de l'assurance-chômage"

Le président du Medef a également évoqué l'ambition de l'Etat de "reprendre la main" sur l'assurance-chômage alors que la récente négociation entre les partenaires sociaux s'est soldée par un échec. "On est dans une situation où il y aura une fiction de gestion paritaire de l'assurance-chômage alors que les salariés ne cotisent plus, que les entreprises cotisent et avec en face un État qui finance pour un tiers, déplore-t-il. L'entreprise privée reste un lieu assez pacifié. Il ne faut pas que l'État s'approprie toutes les sphères parce qu'il n'est pas omniscient et je pense que les partenaires sociaux sont déterminants dans la réussite du pays."

"Il faut que l'État aille jusqu'au bout de son raisonnement, c'est-à-dire que le financement de l'assurance-chômage ne soit plus assuré aux deux tiers par les entreprises. Quand on paye, on doit avoir voix au chapitre et sinon, on ne paye plus."

A ce sujet, le représentant du patronat a expliqué la source de l'échec de cette négociation avec les organisations syndicales. "Les syndicats demandaient qu'on aménage les régimes de pré-retraite progressive mais tout cela générait un coût de plusieurs centaines de millions d''euros et remettait en cause la réforme des retraites donc ça dépassait le champ de la négociation tel qu'il avait été défini, détaille-t-il. On est soucieux de l'équilibre financier des différents régimes."

Timothée Talbi