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Nestlé veut supprimer 100 emplois dans ses usines de Vittel et Contrexéville

L'usine Nestlé Waters de Vittel (Vosges)

L'usine Nestlé Waters de Vittel (Vosges) - Google Street View

Nestlé Waters envisage la suppression de 100 emplois sur les sites d'embouteillage d'eau de Vittel et Contrexéville dans les Vosges.

Le groupe Nestlé Waters, propriétaire des usines d'embouteillage à Vittel et Contrexéville (Vosges), a présenté aux salariés un plan de réorganisation. Il prévoit centaine de départs non remplacés d'ici à 2022 sur ces sites.

Le plan de transformation, baptisé "Vosges 2022" et présenté fin juin aux salariés "vise à assurer la pérennité de la production des sites de Vittel et Contrexéville dans un contexte concurrentiel accru avec l'émergence de différents concurrents, de nouveaux cadres réglementaires avec les états généraux de l'alimentation et de nouveaux modes de consommation à domicile des particuliers", détaille la direction. "On doit d'adapter pour répondre aux attentes des consommateurs et des clients", poursuit-elle.

Un sentiment de "frustration" chez les salariés

Les sites de Vittel et Contrexéville emploient un milliers de salariés et produisent 1,5 milliard de bouteilles par an, toutes marques confondues (Vittel, Hépar, Contrex). Dix millions d'euros ont été investis en 2019 pour notamment installer des presses à injection.

"Contrairement aux réorganisations passées dues à la modernisation de notre outil de travail, on est sur une réorganisation structurelle de l'entreprise", estime Yannick Duffner, délégué syndical CFDT. "On a un sentiment de frustration. On a déjà fait énormément d'efforts pour pérenniser la marque ou satisfaire le groupe, et on s'aperçoit qu'il n'y a pas de fin, ils en demandent toujours plus. Encore une fois, ça va faire des salariés en moins dans l'entreprise pour pouvoir prétendre à des investissements du groupe", ajoute-t-il.

Le groupe Nestlé a engagé un vaste repositionnement de son portefeuille de produits sous l'égide de son nouveau patron, l'Allemand Mark Schneider, qui a repris les commandes en janvier 2017 avec pour mission de relancer la croissance qui n'avait cessé de s'étioler. Le géant suisse de l'agroalimentaire a été vivement critiqué par le fonds activiste Third Point pour s'être laissé distancer par des entreprises plus petites et plus en phase avec les nouvelles tendances de consommation, l'exhortant à céder ses marques en perte de vitesse. 

"Il y a une pression accrue des actionnaires pour avoir davantage de rentabilité et le moyen de réduire les frais fixes, c'est de réduire les salariés", résume Yannick Duffner. Les discussions entre direction et syndicats sont prévues jusqu'en octobre

A.-K.M avec AFP